Coronavirus : tribunaux à l’arrêt, chute de l’activité… les avocats en péril

La justice tourne au ralenti et les professionnels du barreau craignent le pire. Faute de trésorerie suffisante, l’épidémie de Covid-19 pourrait conduire des milliers d’entre eux à la faillite.

 « S’il n’y a plus d’échanges, il n’y a plus de litiges et donc plus de travail », résume Me Beryl Brown, avocate pénaliste à Paris (illustration).
« S’il n’y a plus d’échanges, il n’y a plus de litiges et donc plus de travail », résume Me Beryl Brown, avocate pénaliste à Paris (illustration). LP/Philippe de Poulpiquet

    Eux aussi voient venir la vague. Celle qui menace d'emporter les plus fragiles. Comme nombre d'autres professionnels, les avocats subissent de plein fouet les conséquences de l'épidémie de Covid-19 : les tribunaux sont quasiment à l'arrêt et les nouveaux dossiers se réduisent comme peau de chagrin. « Nous sommes une profession qui ne vit que de l'échange : les échanges commerciaux, les échanges de coups, les échanges amoureux… Or s'il n'y a plus d'échanges, il n'y a plus de litiges et donc plus de travail. Il n'y a pas de droit de l'immobilisme », résume Me Beryl Brown, avocate pénaliste à Paris. Cette atonie ne sera pas sans effets sur une profession forte de 70 000 membres, et moins nantie qu'on ne veut bien le croire.

    Cette glaciation de l'activité intervient au pire moment. « Nous sortons d'une grève de près de huit semaines contre la réforme des retraites, or on ne fait pas grève si longtemps sans conséquences. Les avocats étaient donc fragilisés, rappelle Christiane Féral-Schuhl, la présidente du Conseil national des barreaux (CNB). Les conséquences de cette crise sanitaire s'annoncent désastreuses. »