Coup de filet dans l’ultradroite : un suspect était en Moselle en même temps que Macron

Les interpellations de la Direction générale de la sécurité intérieure ce mardi matin ont été lancées après un voyage du principal suspect en Moselle au même moment qu’Emmanuel Macron.

 Des policiers de la DGSI ont interpellé ce mardi plusieurs personnes soupçonnées de préparer une action violente contre Macron.
Des policiers de la DGSI ont interpellé ce mardi plusieurs personnes soupçonnées de préparer une action violente contre Macron. IP3 PRESS/MAXPPP/Vincent Isore

    Était-ce le signe d'un passage à l'acte imminent? Ou s'agissait-il d'un simple repérage? Selon nos informations, un des suspects interpellés ce mardi matin dans le cadre d'une descente des policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) au sein d'un groupe d'ultradroite se trouvait en Moselle en même temps qu'Emmanuel Macron. Il s'agit de Jean-Pierre B., retraité présenté comme le principal instigateur du projet d'attentat contre le chef de l'Etat.

    L'homme n'était pas domicilié dans ce département de l'est de la France mais y a fait le voyage, pile au moment où Emmanuel Macron entamait la seconde étape de son itinérance pour les commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale. Jean-Pierre B., militant identitaire, vit d'ordinaire dans le village de Saint-Georges-de-Commiers (Isère) en compagnie de son épouse, chauffeur de taxi. Il a été interpellé à Bouzonville (Moselle), en compagnie de trois autres hommes.

    Le chef de l'Etat s'était rendu lundi matin dans la commune de Morhange, théâtre d'une terrible bataille perdue par la France en août 1914. « La concomitance entre les déplacements du suspect et du chef de l'Etat a conduit les enquêteurs à interpeller pour ne pas prendre de risque », explique une source proche de l'enquête.

    Des écoutes téléphoniques troublantes

    L'enquête préliminaire, ouverte par le parquet de Paris pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, avait été lancée après des écoutes téléphoniques troublantes.

    Selon une autre source proche du dossier, certains des suspects, surveillés par la DGSI, évoquaient sans ambiguïté leur désir de s'en prendre à Emmanuel Macron lors de conversations. Une date de passage à l'acte en marge des cérémonies du 11 novembre aurait été envisagée. Toutefois, des sources proches du dossier insistent : le projet reste mal défini à ce stade de l'enquête.

    Les suspects sont âgés de 22 à 62 ans. Outre les quatre hommes arrêtés en Moselle, un autre a été appréhendé en Ille-et-Vilaine et une femme en Isère. Leur garde à vue peut durer 96 heures.