Deux épaves «uniques au monde» victimes de pillage dans la Charente

Les épaves uniques au monde de deux embarcations datant de l’époque gallo-romaine et enfouies sous les eaux de la rivière Charente ont été détériorées. Au grand désespoir des archéologues qui les analysent depuis plusieurs années.

Les équipes de Jonathan Letuppe, archéologue et responsable du pôle de plongée scientifique d'Eveha, espèrent sauver les épaves enfouies dans la Charente. LP/Fabien Paillot
Les équipes de Jonathan Letuppe, archéologue et responsable du pôle de plongée scientifique d'Eveha, espèrent sauver les épaves enfouies dans la Charente. LP/Fabien Paillot

    « Nous avons la trouille. Le pillage est très organisé, méthodique », reconnaît Jonathan Letuppe, archéologue et responsable du pôle de plongée scientifique d’Éveha. Sa crainte ? Perdre un trésor inestimable enfoui à près de 8 m de profondeur dans le lit du fleuve Charente. Deux épaves romano-celtiques distantes d’une centaine de mètres y ont été découvertes en 2008 sur les communes de Saintes et Fontcouverte, en Charente-Maritime.

    Explorées chaque année depuis 2015 lors de campagnes de fouilles subaquatiques, ces « deux sœurs jumelles » longues de 18,50 m ont acquis une notoriété certaine. « Elles sont uniques au monde, résume Jonathan Letuppe. Sur ces deux bateaux ont été utilisés des clous à pointe rabattue. Un travail de titan… Trouver cette méthode de construction navale ici, dans la Charente, et à la fin de l’Antiquité est assez révolutionnaire. »