Deux gendarmes suspectés d’avoir fabriqué de fausses preuves pour confondre des jeunes

Les deux militaires des Hautes-Alpes, dont un commandant, ont été mis en examen et placés sous contrôle judiciaire. Ils ont également été suspendus de leurs fonctions.

Les deux gendarmes sont accusés d'avoir fabriqué de fausses preuves pour confondre des jeunes soupçonnés d’avoir commis des méfaits à Laragne-Montéglin (Hautes-Alpes) entre octobre 2023 et janvier 2024. (Illustration) LP/Sébastien Roselé
Les deux gendarmes sont accusés d'avoir fabriqué de fausses preuves pour confondre des jeunes soupçonnés d’avoir commis des méfaits à Laragne-Montéglin (Hautes-Alpes) entre octobre 2023 et janvier 2024. (Illustration) LP/Sébastien Roselé

    Une affaire grave et rare. Un dossier délicat. Deux gendarmes des Hautes-Alpes ont été mis en examen pour avoir fabriqué de toutes pièces de fausses preuves pour confondre des jeunes soupçonnés d’avoir commis une série de méfaits dans une petite ville du département. L’affaire, révélée par Le Dauphiné libéré, est suivie de près par le parquet de Grenoble, qui mène la procédure judiciaire. Le procureur de la République, Éric Vaillant, confirme au Parisien n’avoir « jamais vu une telle affaire au cours de sa carrière », rappelant que ce genre de fait reste exceptionnel.

    Tout commence par une série de cambriolages et d’incendies de voitures à Laragne-Montéglin (Hautes-Alpes) entre octobre 2023 et janvier 2024. Excédé, le maire de cette commune de 3 500 habitants, située entre Gap et Sisteron, demande au préfet des Hautes-Alpes des renforts de gendarmes pour mettre fin aux agissements du groupe d’individus qui semble être derrière ces actes de délinquance. Une enquête menée par la brigade locale permet de procéder à l’interpellation de quatre jeunes, le 6 février dernier, dont un mineur de 17 ans. « C’est un soulagement », souffle alors l’édile, Jean-Marc Duprat, qui avait déclaré pendant plusieurs semaines « faire confiance aux gendarmes pour mener l’enquête ».