Elisa, tuée par des chiens dans l’Aisne : son compagnon témoigne

Christophe a découvert le corps de sa compagne mutilé par plusieurs morsures de chiens.

 Passionnée par les chiens, la jeune femme a succombé à leurs morsures lors d’une balade en forêt.
Passionnée par les chiens, la jeune femme a succombé à leurs morsures lors d’une balade en forêt. DR

    Elisa Pilarski était une jeune femme enceinte de 29 ans, passionnée par les chiens. En témoignent les dizaines de photos de ses compagnons à quatre pattes qu'elle publiait régulièrement sur ses réseaux sociaux. C'est pourtant à des morsures de chiens que la future mère a succombé samedi lors dans la forêt de Retz, à une vingtaine de kilomètres de Soissons (Aisne). Depuis, les enquêteurs cherchent à comprendre les circonstances de son décès dû à une hémorragie et ont prélevé les ADN chiens de la région. Menée par les gendarmes, une information judiciaire contre X pour « homicide involontaire » apportera peut-être des réponses aux proches d'Elisa et à Christophe, son compagnon, avec qui elle a échangé quelques minutes avant son décès, selon ce dernier.

    « Elle m'a dit Je vais sortir les chiens et elle a publié une photo sur Facebook » avec Chivas, l'un de leurs cinq chiens, confie Christophe, à BFMTV. En début de balade, la jeune femme lui décrit par message un premier incident. « Il y a une altercation avec un monsieur qui a un malinois », aurait-elle écrit. « Mais je pense qu'il n'a rien à voir dans l'histoire », explique son concubin.

    Elisa sort alors un autre de leurs chiens (on ignore si elle est rentrée chez elle ou si d'autres animaux se trouvaient dans son véhicule). À cet instant, elle aurait croisé d'autres canidés dont la présence aurait suscité chez elle de l'inquiétude. « Elle a pris Curtis, je ne savais pas qu'elle allait le sortir. […] Elle m'a envoyé un message en m'expliquant ce qui se passait, en me disant qu'elle était inquiète, qu'il y avait beaucoup de chiens et qu'elle tenait Curtis. »

    Elisa allait devenir maman dans quelques mois. /DR
    Elisa allait devenir maman dans quelques mois. /DR DR

    Là, selon son récit, Christophe, qui travaille à l'aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle (Val-d'Oise) à une soixantaine de kilomètres de là, décide de prendre la route pour l'Aisne. « Il me faut au moins 45 minutes pour faire le retour. Quand je suis arrivé, j'ai passé mon temps à la chercher. J'étais déjà en plaine, sur le plateau, pour la trouver, je ne l'ai pas vue. Je suis revenue ici du côté de la forêt, j'ai vu son 4x4, je suis descendue et j'ai passé mon temps à la chercher », retrace celui qu'Elisa avait rencontré lors d'un concours canin.

    Christophe aussi rencontre une meute, explique-t-il : « C'est là que j'ai croisé des chiens de chasse dans un premier temps et un cavalier aussi. Quand je suis redescendu pour chercher Elisa, j'ai appelé Curtis, et il m'a prévenu en aboyant. »

    « Elle avait été déshabillée entièrement »

    Là, le compagnon d'Elisa découvre une scène d'horreur : « Quand je vais pour regarder dans le précipice, je vois une trentaine de chiens arriver sur moi donc je m'écarte. Je vois deux chiens se diriger vers moi, donc je me mets en protection mais ils ne m'ont rien fait, ils n'étaient pas agressifs. J'ai décidé de descendre dans le précipice. Je me suis rapproché et je me suis aperçu que ce n'était pas un tronc d'arbre, c'était le ventre de ma femme qui était découvert parce qu'elle avait été déshabillée entièrement », souffle-t-il, peinant à retenir sa peine.

    Christophe s'approche alors. « J'ai récupéré la laisse de Curtis, je suis descendu auprès d'Elisa […] Elle était dévorée. J'ai repris Curtis qui s'était couché, on est remonté dans ma voiture et j'ai été voir des voisins qui ont appelé la police », termine-t-il.

    Une chasse à courre se déroulait bien dans la forêt de Retz ce jour-là, a confirmé la Société de Vénerie dans un communiqué, qui rappelle que les « chiens de chasse à courre sont dressés pour chasser uniquement un animal sauvage et […] en aucun cas ne sont agressifs vis-à-vis des humains. » L'association indique par ailleurs « qu'en l'état actuel de l'enquête, rien ne démontre l'implication des chiens de chasse dans le décès de cette femme. » Selon le parquet de Soissons, les prélèvements génétiques de 67 chiens dont les cinq du couple ont été recueillis par la justice.