Arrêtée sur l’A16, la députée RN Christine Engrand conduisait avec un permis invalide depuis 2009

INFO LE PARISIEN. L’élue RN, accusée d’avoir utilisé des frais de mandat à des fins personnelles, a vu son véhicule confisqué après un contrôle routier vendredi. Christine Engrand évoque « une erreur » administrative. L’élue doit être convoquée devant une délégation du groupe RN à l’Assemblée nationale, à des fins disciplinaires.

Selon nos informations, dans le cadre ce dossier, Christine Engrand sera prochainement convoquée devant une délégation du groupe RN à l’Assemblée nationale, à des fins disciplinaires. Capture d'écran X/Christine Engrand
Selon nos informations, dans le cadre ce dossier, Christine Engrand sera prochainement convoquée devant une délégation du groupe RN à l’Assemblée nationale, à des fins disciplinaires. Capture d'écran X/Christine Engrand

    Elle conduisait sur l’autoroute avec un permis invalidé il y a quinze ans. Lors d’un contrôle routier dans le Pas-de-Calais ce vendredi, la députée du Rassemblement national Christine Engrand s’est vu retirer son véhicule en raison d’une conduite sans permis, indique une source proche du dossier au Parisien.

    L’incident s’est produit ce matin sur l’autoroute A16. Christine Engrand, députée du Pas-de-Calais, a d’abord été interpellée et verbalisée pour avoir conduit en utilisant son téléphone au volant.

    Les militaires de la brigade motorisée de gendarmerie ont alors effectué les contrôles d’usage, et constaté d’autres infractions : l’élue conduisait avec un permis de conduire au solde nul datant de 2009, à bord d’un véhicule présentant un défaut de contrôle technique. La voiture de l’élue RN a alors été immédiatement immobilisée.

    « Une erreur » administrative selon elle

    Contactée par Le Parisien, Christine Engrand assurait vendredi soir « avoir le permis » évoquant « une erreur » administrative, tout en expliquant encore avoir « des points » sur son papier rose. Jointe alors qu’elle se trouvait à la gendarmerie de Boulogne-sur-Mer, la députée nous a par ailleurs assuré que son dossier serait « réglé lundi » et que, d’ici-là, les gendarmes allaient lui donner « un papier provisoire » pour qu’elle puisse repartir avec son véhicule.

    Cependant, selon nos informations, la députée n’a pas pu elle-même récupérer son véhicule, c’est un tiers qui est reparti avec celui-ci. Par ailleurs, le véhicule n’est autorisé à rouler que pour se rendre à un centre de contrôle technique afin de se mettre en conformité.

    Polémique sur l’usage douteux de frais de mandat

    Cet incident survient alors que l’élue d’extrême droite est déjà accusée d’avoir utilisé des frais de mandat à des fins personnelles, comme le dévoilait un article de Mediapart paru mardi. Selon le journal, la députée s’est notamment servie de son enveloppe, d’un montant de 5 950 euros mensuels, pour régler la pension de ses deux chiens, représentant « plusieurs milliers d’euros entre 2022 et 2023 ».

    Parmi les dépenses figurent également, selon le même article, un abonnement à un site de rencontres pour 39,99 euros par mois, et des frais d’obsèques de 5 971,94 euros. Le média estime que « les transactions litigieuses dépassent les 10 000 euros d’argent public ».

    Le bureau de Christine Engrand avait lui même reconnu des « maladresses de début de mandat », et assuré que « l’ensemble des dépenses signalées ont été remboursées depuis plusieurs mois déjà ». Selon nos informations, dans le cadre ce dossier, Christine Engrand sera prochainement convoquée devant une délégation du groupe RN à l’Assemblée nationale, à des fins disciplinaires.

    En attendant, ces multiples péripéties ont provoqué de vives réactions de ses adversaires politiques, à commencer par l’ancienne ministre de la Santé du gouvernement Borne, Brigitte Bourguignon, qui avait été battue de 46 voix par Christine Engrand aux législatives de 2022. « Pour moi elle doit démissionner » a-t-elle martelé lors d’un entretien à la Voix du Nord jeudi, après les révélations sur l’utilisation des frais de mandat par Christine Engrand. Une demande relayée par l’autre adversaire malheureuse de la députée RN, la candidate de gauche Aurore Pageaud. Et depuis l’épisode du permis de conduire, une pétition appelant à la démission de Christine Engrand a été initiée par Brigitte Bourguignon sur la plateforme Change.org. Elle n’avait recueilli que 49 signatures en début d’après-midi ce samedi.