« Il est choqué » : à Montreuil, un agent municipal passé à tabac alors qu’il dressait un procès-verbal

Un agent de surveillance de la voie publique a été violemment agressé alors qu’il était en train de dresser une contravention en plein après-midi.

Illustration. Un agent de surveillance de voie publique de Montreuil a été roué de coups alors qu'il verbalisait une voiture stationnée sur un passage piéton. Ses agresseurs n'ont pas été identifiés. LP/A.LA.
Illustration. Un agent de surveillance de voie publique de Montreuil a été roué de coups alors qu'il verbalisait une voiture stationnée sur un passage piéton. Ses agresseurs n'ont pas été identifiés. LP/A.LA.

    S’ils sont souvent exposés à la colère des automobilistes verbalisés, les agents de surveillance de la voie publique sont néanmoins rarement agressés physiquement. Mais mardi après-midi, à Montreuil (Seine-Saint-Denis), c’est bien un véritable passage à tabac dont a été victime un agent municipal alors qu’il était affairé à la verbalisation d’une voiture garée sur un passage piéton.

    Un peu avant 15 heures, accompagné de deux collègues, l’ASVP patrouille dans la rue Henri-Schmitt. L’équipage repère la voiture en stationnement gênant, l’agent commence à dresser la contravention. Surgit alors une Clio dépourvue de plaques d’immatriculation, dont les quatre occupants se mettent à débiter une bordée d’injures. Les quatre personnes sortent du véhicule, bousculent l’agent municipal, le saisissent pour le jeter au sol et le rouent de coups. Dans cet accès de violence, ses agresseurs le frappent au visage et un peu partout sur le corps.

    La victime souffre d’un traumatisme crânien

    L’une des collègues de la victime tente de s’interposer pour arrêter la pluie de coups. En vain. Elle n’est pas frappée mais les insultes continuent de fuser. Dans un même temps, les collègues de l’agent au sol alertent la police qui envoie rapidement un équipage sur place. Au bruit des sirènes, avant même d’apercevoir une voiture de police, le quatuor remonte dans la Clio et se carapate. Les forces de l’ordre ne parviendront pas à arrêter les agresseurs qui, ce jeudi, étaient toujours recherchés dans le cadre de l’enquête de flagrance menée par le commissariat local.



    La victime, qui souffre d’un traumatisme crânien et de nombreux hématomes a été transportée à l’hôpital, où elle a été soignée aux urgences avant de pouvoir regagner son domicile dans la soirée. Cet agent expérimenté, qui se préparait à passer le concours de policier municipal, est désormais en arrêt de travail. Il a déposé plainte, de même que ses deux collègues, prises à partie et insultées.

    Un accompagnement psychologique prévu pour les agents

    « Il est marqué, choqué », confie Loline Bertin, maire adjointe à la sécurité à Montreuil. L’élue relève qu’en quatre ans de mandat à Montreuil, elle n’a jamais eu à connaître d’une telle agression sur un ASVP. « Il y a parfois des agressions verbales, déjà inacceptables, mais une telle agression physique, c’est la première fois que je vois ça. » Même constat à la Fédération autonome de la fonction publique territoriale : « Les outrages, les remarques désobligeantes et les insultes, ça arrive souvent, commente son représentant, Fabien Golfier. Mais une agression physique comme celle-là, non. En tout cas, c’est inacceptable, les agents, qui sont chargés d’une mission de service public, ne font que leur travail. »

    Ce qui est arrivé à leur collègue bouleverse tout le service, composé d’une cinquantaine d’agents, la mairie a mis en place un accompagnement psychologique et suit de près la victime.