« Ils l’ont broyé » : un policier se suicide, les proches accusent sa hiérarchie de maltraitance

David, policier et père de trois enfants, s’est tué avec son arme le 16 octobre. Sa famille et ses collègues pointent la responsabilité du commandement de police à Mayotte. Une enquête est ouverte pour harcèlement.

Le gardien de la paix s'est donné la mort chez lui, à Dreux (Eure-et-Loir), un an et demi après avoir quitté son poste à Mayotte pour burn-out (Illustration). LP/Olivier Arandel
Le gardien de la paix s'est donné la mort chez lui, à Dreux (Eure-et-Loir), un an et demi après avoir quitté son poste à Mayotte pour burn-out (Illustration). LP/Olivier Arandel

    « Je sature. Les nuits sont longues, les douleurs au niveau du dos insupportables et le stress de cette hiérarchie… C’est difficile. Mais je gère. » Comme tous les soirs depuis qu’il a été muté à Mayotte, David, 47 ans, raconte sa journée à sa femme sur WhatsApp. Comme tous les soirs, il souffre, selon son ostéopathe, de « nœuds psychotraumatiques dans le dos » liés à une anxiété au travail dont il n’ose pas se plaindre à sa hiérarchie.

    Il saute le pas un mois après avoir envoyé ce message, en octobre 2021, en adressant un mail à son commissaire. « J’ai déjà écrit quatre pages, je veux mettre au propre tous les dysfonctionnements… mon ressenti et mon stress », écrit-il à son épouse, Sisowanna. Rien n’y fait. Le 16 octobre dernier, un an et demi après avoir quitté son poste à Mayotte pour burn-out, le policier se suicide avec son arme de service. « Il est revenu en métropole complètement changé, ils l’ont broyé », assure Sisowanna, qui avait emménagé à Dreux (Eure-et-Loir) en début d’année avec son mari et leurs trois garçons de 9, 14 et 17 ans, pour « démarrer une nouvelle vie ».