Une enquête de la BBC accuse l’homme d’affaires égyptien Mohamed Al-Fayed de viols et de violences

Mohamed Al-Fayed, père du dernier compagnon de la princesse Diana, est mort l’an dernier. Il a été propriétaire du grand magasin londonien Harrods pendant plus de 20 ans.

L'homme d'affaires égyptien Mohamed Al-Fayed, décédé en 2023, est accusé de viols, tentatives de viols et violences physiques par une vingtaine de femmes. REUTERS/Kieran Doherty
L'homme d'affaires égyptien Mohamed Al-Fayed, décédé en 2023, est accusé de viols, tentatives de viols et violences physiques par une vingtaine de femmes. REUTERS/Kieran Doherty

    Son nom revient dans l’actualité un an après sa mort. Cinq anciennes employées du grand magasin londonien Harrods accusent de viols leur ancien patron, l’homme d’affaires égyptien Mohamed Al-Fayed, et plusieurs autres dénoncent des agressions sexuelles, dans une enquête de la BBC qui doit être diffusée ce jeudi.

    Pour ce documentaire intitulé « Al-Fayed : un prédateur chez Harrods », diffusé sur BBC Two, les témoignages d’une vingtaine de femmes ont été recueillis. Elles accusent également de tentatives de viols et de violences physiques l’ancien propriétaire du magasin de luxe entre la fin des années 1980 et des années 2000. La BBC dévoile également qu’Harrods n’est pas intervenu, et a, en plus, tenté de couvrir les accusations d’agressions sexuelles.

    La direction actuelle du célèbre magasin a « fermement » condamné le comportement de son ancien propriétaire, décédé à l’âge de 94 ans, et présenté ses excuses pour avoir « laissé tomber (les) employées qui ont été ses victimes ».



    Selon la BBC, il avait déjà été accusé de faits similaires et la police avait ouvert une enquête en 2015 pour viol. Mais l’homme d’affaires, père du dernier compagnon de la princesse Diana, Dodi, décédé avec elle dans un accident de voiture à Paris le 31 août 1997, n’a jamais été inculpé.

    Des employées du milliardaire parmi les victimes

    Au total, cinq femmes l’accusent de viols, commis à Londres ou à Paris, et cinq autres de tentatives de viol. Treize femmes affirment qu’Al-Fayed les a sexuellement agressées dans son appartement du 60, Park Lane à Londres, où il proposait souvent à son personnel féminin de venir travailler le soir. Neuf femmes accusent également Al-Fayed de les avoir agressées sexuellement dans sa villa parisienne de Windsor.

    L’une des victimes, surnommée Rachel, avait 19 ans et raconte être restée dormir dans l’un des appartements du patron de Harrods après qu’il a insisté pour qu’elle travaille tard. Il l’aurait alors invitée dans son appartement et l’aurait fait asseoir sur son lit avant de l’agripper. « J’ai fait clairement comprendre que je ne voulais pas que ça se produise. Je n’ai pas donné mon consentement (…) il m’a violée », raconte-t-elle à la BBC.

    « Tout le monde était au courant »

    Selon Tony Leeming, un cadre du magasin de luxe entre 1994 et 2004, « tout le monde était au courant » et les « attouchements » commis par le propriétaire étaient même devenus un sujet de plaisanteries.

    Mohamed Al-Fayed, né le 27 janvier 1929 dans une banlieue modeste d’Alexandrie, a passé une grande partie de sa vie en Grande-Bretagne, où il était devenu propriétaire de Harrods en 1985 et du club de foot de Fulham FC entre 1997 et 2013. À sa grande frustration, l’homme d’affaires s’est vu refuser la nationalité britannique plusieurs fois. En 2000, la justice a évoqué « un problème général de caractère ».