Aymeric Caron, accusé d’avoir forcé l’entrée pour amener sa fille en classe, dénonce « une instrumentalisation politique »

Le député Nupes est accusé d’avoir forcé ce vendredi matin les grilles de l’école maternelle de sa fille, à Versailles, pour l’accompagner jusque dans la salle de classe. Ce qui est formellement interdit par le règlement de l’établissement. Le député Nupes dénonce une « instrumentalisation politique ».

Paris, le 18 juillet. Aymeric Caron aurait déjà forcé l’entrée de l'école maternelle de son enfant à trois reprises depuis le début de l'année scolaire. LP/Fred Dugit
Paris, le 18 juillet. Aymeric Caron aurait déjà forcé l’entrée de l'école maternelle de son enfant à trois reprises depuis le début de l'année scolaire. LP/Fred Dugit

    Aymeric Caron ne se laisse pas facilement impressionner, et encore mois par les grilles de l’école. Le député (Nupes) de Paris et ancien chroniqueur de Laurent Ruquier dans l’émission « On n’est pas couché » aurait forcé le portail de l’école maternelle de sa fille ce vendredi matin.

    Trouvant porte close en arrivant vers 8h30, le parlementaire apparenté LFI, âgé de 51 ans, connu pour ses positions pour la cause animale, serait passé en force afin d’accompagner sa fille jusque dans la salle de classe. Et ce, malgré les injonctions de la directrice de l’établissement. Laquelle a contacté les services de police du commissariat de Versailles, qui sont arrivés après le départ du papa.

    Un comportement qui serait formellement interdit par le règlement de cette école maternelle du quartier Notre-Dame. Selon nos informations, ce ne serait pas la première fois que le député passe ainsi au-dessus de cette interdiction. Aymeric Caron aurait ainsi forcé l’entrée à trois reprises depuis la rentrée. Plusieurs cas similaires auraient également été signalés au cours de l’année scolaire précédente, selon la directrice de l’établissement. Du côté de la mairie de Versailles, on confirme que « ce Monsieur est connu ». Il est décrit comme une personne « ingérable », « qui fait peur » avec des « mouvements d’humeur ».

    L’élu dénonce une « instrumentalisation politique »

    Contacté par Le Parisien, Aymeric Caron s’insurge contre ce signalement de la part de la directrice. « C’est faux. C’est politique, pour me nuire. C’est parce que j’ai dénoncé de nombreux dysfonctionnements au sein de cet établissement, notamment auprès de la direction départementale, et qu’il ne se passe toujours rien‚ réagit l’élu. J’ai un dossier très épais. Ce n’est pas anodin que cela se passe dans l’académie de Versailles (alors que le rectorat a envoyé plusieurs courriers polémiques à des parents d’élèves concernés par du harcèlement scolaire). »

    Le député qui se dit choqué, dénonce une instrumentalisation politique dont sa fille serait la victime. « Quel peut être l’avenir de ma fille dans cette école désormais ? Que dois-je faire : la retirer de l’établissement ? » poursuit-il avant de démentir avoir forcé les portes de l’établissement. « Le règlement vient de changer. L’école ferme à 8h40, simplement il y a deux portails. Le premier ferme à 8h30, après les enfants doivent attendre devant le second, le temps qu’un encadrant les conduise dans leur classe. Il pleuvait des cordes, je n’ai pas voulu que ma fille attende sous la pluie. Mais c’est la première fois que cela arrive. »

    Selon nos informations, ce n’est pas la première fois qu’Aymeric Caron pose problème à Versailles. Déjà lorsque sa fille était à la crèche collective, des altercations auraient eu lieu avec l’équipe encadrante. Pendant l’année scolaire 2022-2023, il avait déjà tenté de forcer l’entrée de l’école maternelle, se montrant virulent face à la directrice. « On lui a expliqué qu’on doit fermer les portes à 8h30 pour la sécurité de l’établissement, c’est la règle, mais c’est quelqu’un qui a des mouvements d’humeur, rapporte-t-on du côté de la municipalité. Il est parfois ingérable et peut faire peur. C’est aussi quelqu’un de très procédurier. »

    Droit de réponse de Monsieur Aymeric Caron

    L’article du Parisien affirme que j’aurais « forcé l’entrée » de l’école maternelle de ma fille puisque « j’avais trouvé porte close ». Le récit qui a été livré est inexact. Je n’ai forcé aucune porte. Le portail que j’ai franchi la semaine dernière vers 8h30 était ouvert, comme il l’est chaque jour jusqu’à 8h40. Simplement, une encadrante a souhaité récupérer mon enfant, pour la faire attendre sous la pluie jusqu’à la fermeture du portail. J’ai préféré l’amener à l’abri devant sa classe, et j’ai quitté l’école avant 8h40.

    L’article indique que j’aurais refusé d’écouter « les injonctions de la directrice de l’établissement ». Encore une fois, cette affirmation est inexacte. La directrice n’était pas présente.

    Je découvre alors que la police aurait été appelée par la direction de l’école. Quelle école alerte la police pour ce genre de motif ?

    Enfin, l’article fait référence à des actes répétés depuis le début de l’année. Mais si nous étions des parents irrespectueux du règlement comment se fait-il que nous n’ayons jamais reçu le moindre avertissement ni la moindre convocation de la part de la directrice de l’école ?

    En revanche, nous sommes en contact avec sa hiérarchie depuis un an en raison des manquements et discriminations dont nous faisons l’objet, le comportement de la direction de l’école étant problématique. Nous avons dû saisir la direction départementale de l’éducation, qui a reconnu les dysfonctionnements de la direction de l’école mais qui a refusé d’agir. C’est évidemment la raison pour laquelle cette affaire a pris une telle tournure.

    L’article évoque par ailleurs des problèmes avec la crèche qui accueillait ma fille, mais ne mentionne pas qu’à ma demande la défenseure des droits avait été saisie et la crèche en question avait écopé d’un rappel à la loi.

    Je ne suis pas dupe de l’instrumentalisation politique de la Mairie, pour nuire à un député. Mes avocats préparent les plaintes contre celles et ceux qui ont orchestré et alimenté la diffamation.

    NDLR. Nous maintenons nos informations selon lesquelles Aymeric Caron est bien passé en force afin d’accompagner sa fille jusque dans la salle de classe. Et ce, malgré les injonctions de la directrice de l’établissement qui a contacté le commissariat de Versailles. Un comportement formellement interdit par le règlement de cette école maternelle du quartier Notre-Dame. Nous réitérons également nos informations selon lesquelles le député aurait ainsi forcé l’entrée à trois reprises depuis la rentrée.