Les plans de la future prison de Nancy ont été volés

Les plans de la future prison de Nancy ont été volés

    Quatre ordinateurs portables contenant tous les plans détaillés du futur centre pénitentiaire de Nancy-Maxéville (Meurthe-et-Moselle) ont été volés fin février dans la banlieue de Nancy. Pour trouver les locaux de la société Eiffage en charge de la construction de cette maison d'arrêt, il fallait pourtant bien connaître les lieux. Les documents ont été dérobés dans un bureau loué par le constructeur dans une tour dite du Tilleul-Argenté dans la cité du Haut-du-Lièvre. Un vol commis à l'heure du repas le 27 février sans aucun témoin, qui n'est peut-être pas dû au hasard. Seuls les locaux d'Eiffage ont été visités malgré la présence d'autres bureaux dans le bâtiment.

    Atteinte à la sûreté

    Presque achevée, la livraison définitive de la nouvelle maison d'arrêt était prévue pour le mois de juin afin de remplacer l'ancienne prison Charles-III à Nancy, réputée vétuste. « Ces plans ne concernent pas seulement la structure du bâtiment dont les croquis existent déjà sur certains sites Internet. Mais ils contiennent surtout des lieux d'emplacement précis comme l'armurerie, les points d'accès entre les quartiers, mais aussi les couloirs d'interventions et les gaines techniques. Il s'agit en l'occurrence de véritables renseignements utiles et confidentiels qui peuvent porter atteinte à la sûreté de l'établissement », peste Jean-François Forget, le secrétaire général de l'Union fédérale autonome pénitentiaire (Ufap). Hier, le procureur de Nancy, Raymond Morey, se refusait « à commenter » les faits révélés par le journal « L'Est républicain ». Autre détail, des photos du chantier, et notamment des parties techniques, sont aussi en ligne sur le site du ministère de la Justice.

    « La totalité des plans est dans la nature », renchérit le porte-parole de l'Ufap, qui ne voit pas de liens avec la présence de prisonniers sur le chantier ces trois dernières années. La société Eiffage avait embauché une vingtaine de détenus en fin de peine ou sous contrôle judiciaire pour favoriser leur réinsertion lors de la construction. Des employés en charge de travaux très encadrés et qui en aucun cas n'avaient accès à l'ensemble de la structure. Le transfert des prisonniers doit se faire entre la prison Charles-III et celle de Maxéville fin juin. Les nouveaux bâtiments accueilleront 690 détenus.