Lot : qu’est-ce que Durandal, cette mythique épée volée à Rocamadour ?
La mythique lame qui était encastrée à environ 10 m du sol dans un rocher de cette commune du Lot depuis 778 a disparu depuis la fin du mois de juin. Que sait-on sur cette épée ?
Stupeur à Rocamadour (Lot). Encastrée depuis des siècles dans un rocher de la cité médiévale, Durandal, l’épée mythique du chevalier Roland, a disparu au mois de juin dernier, comme le rapportait La Dépêche du midi. Pourtant difficilement accessible puisqu’elle était encastrée à une dizaine de mètres de haut, il semblerait bien qu’elle ait été volée, selon les premières investigations.
Bien public qui appartient à l’État, Durandal est une épée devenue presque aussi célèbre qu’Excalibur, l’épée du Roi Arthur. Selon la légende, elle a d’abord appartenu à Charlemagne, qui l’aurait reçu d’un ange, avant de revenir à son neveu le chevalier Roland.
C’est après une blessure subie lors de la bataille de Roncevaux, en 778, que le chevalier Roland aurait tenté de la casser sur un rocher pour qu’elle ne tombe pas aux mains de ses ennemis Sarrasins, mais c’est le rocher qui se brisa, ouvrant la « brèche de Roland ». Mourant et ne réussissant pas à la casser, il aurait lancé son épée dans les airs, la faisant parcourir plusieurs centaines de kilomètres jusqu’à ce qu’elle s’enfonce dans les roches de Rocamadour. Un mythe raconté dans la « Chanson de Roland », une célèbre chanson de geste datant de la fin du XIe siècle.
Un emblème de Rocamadour
Depuis, elle est devenue un véritable emblème de la cité médiévale de Rocamadour. « Elle fait partie de Rocamadour, depuis des siècles, il n’y a pas un guide qui ne la montre pas lors de sa visite. Rocamadour se sent dépouillée d’une partie d’elle-même, même si c’est une légende, les destins de notre village et cette épée sont liés », a déclaré le maire du village Dominique Lenfant au média local.
Cette épée de 80 cm, qui a été « forgée pour assommer les gens ou les chevaux, pas pour les tuer », selon le maire, se trouvait depuis plus de mille ans à proximité de la célèbre chapelle de la Vierge noire. Elle avait même été prêtée en 2011 pour une exposition au musée de Cluny à Paris (Ve arrondissement). Mais selon le père Florent Millet, recteur du sanctuaire de Rocamadour interrogé par Actu Lot, l’épée volée « était une ixième copie de l’originale », cette dernière ayant beaucoup été volée par le passé.
« L’épée a été déplacée là justement parce qu’elle avait été volée à plusieurs reprises. Avant elle était à portée de main », précise le recteur qui affirme qu’il « s’agit juste d’un morceau de tôle ». Toujours est-il que la mythique épée a une vraie valeur symbolique, car il s’agit de la seule épée légendaire des récits médiévaux à être matérialisée.
