Myriam, disparue depuis vingt jours, se serait suicidée

Myriam, disparue depuis vingt jours, se serait suicidée

    «Je n'ai plus envie de parler », souffle Fernand Caseiro. « Je ne suis pas encore convaincue, j'attends la suite », réagit Kirsten Lohoff, en pleurs. L'hypothèse du suicide de leur fille Myriam, 18 ans, disparue dans la soirée du 8 novembre à Strasbourg (Bas-Rhin) et dont le corps a été retrouvé jeudi dans un bras du Rhin, sur la rive allemande à hauteur de Rheinau, ajoute un insondable désarroi à leur chagrin. « Rien ne permet de penser à un acte criminel », a annoncé hier le procureur de la République de Strasbourg, Jacques Louvel, lors d'une brève déclaration à la presse. Le magistrat a mis en avant les constatations médico-légales effectuées vendredi à Fribourg par les services judiciaires allemands. Selon ces examens, « le décès résulte d'une noyade », qui serait intervenue « peu de temps après la disparition ». L'autopsie n'a mis en évidence « aucune trace d'agression » physique ou sexuelle. L'hypothèse d'un enlèvement criminel est donc « écartée », a poursuivi le procureur, qui a cependant précisé que l'enquête sur « les circonstances exactes du décès » se poursuivait.

    Le mystère entourant la disparition de cette jeune fille reste en effet entier. Lycéenne en bac professionnel, Myriam, qui vivait chez ses parens dans le quartier du Neudorf, à Strasbourg, à quarante-cinq minutes à pied du Rhin, a été décrite comme équilibrée et sans problème par son entourage. Ce dimanche 8 novembre, à 23 heures, elle est raccompagnée chez elle par son petit ami, Mickaël, avec lequel elle sort depuis huit mois. Sa mère et son compagnon, déjà couchés, l'entendent entrer, puis ressortir. Ils pensent qu'elle est juste revenue prendre quelques affaires avant de retourner chez son copain, comme elle en a l'habitude. Ce n'est que le lendemain que tous s'alarment : Myriam a disparu en laissant son portable et sans argent. « Vu comme elle était frileuse, elle aurait au moins pris une veste », relate alors sa maman, qui tente de se convaincre que sa fille est partie « avec l'intention de revenir ».

    Aucune mention de l'homme recherché

    L'alerte est lancée. La photo de Myriam est largement diffusée en France et en Allemagne. Les recherches se multiplient. Le 16 novembre, une information judiciaire pour « enlèvement et séquestration » est ouverte. La police lance alors un appel à témoins : elle recherche un jeune homme inconnu, qui aurait été aperçu en train de discuter avec la jeune lycéenne, devant chez elle, un peu après 23 heures. Très précis, le signalement, donné par un voisin qui promenait son chien, décrit un homme de « 1,80 m à 1,90 m, cheveux noirs, courts, rasés sur la nuque et plus longs sur le reste du crâne », portant « une veste en coton noir et col en cuir noir ». Cet inconnu ne s'est jamais manifesté. Hier, le procureur de la République n'a fait aucune mention de cet élément du dossier.