Agent immobilier exécuté par erreur à Paris : deux suspects arrêtés dont le tireur présumé

INFO LE PARISIEN. Deux hommes ont été interpellés en région parisienne et à Marseille dans l’affaire du meurtre de l’agent immobilier Ruben Azoulay, abattu par erreur en mai 2023.

Le 24 mai 2023, un commando avait abattu par erreur Ruben Azoulay boulevard de Courcelles à Paris. LP/Olivier Arandel
Le 24 mai 2023, un commando avait abattu par erreur Ruben Azoulay boulevard de Courcelles à Paris. LP/Olivier Arandel

    Dix mois après le meurtre d’un père de famille près des Champs-Élysées, à Paris, deux personnes ont été interpellées en début de semaine dans ce dossier sensible. L’un en région parisienne, dans l’Essonne, l’autre à Marseille. Le premier est actuellement déféré pour être présenté à un juge, le second est encore en garde à vue dans la cité phocéenne et doit faire l’objet d’un mandat d’amener. Selon nos informations, il pourrait s’agir du commando soupçonné d’avoir abattu Ruben Azoulay, le 24 mai 2023, près des Champs-Élysées. Le tireur présumé serait celui interpellé à Marseille, l’autre aurait fait les repérages.

    La victime avait traversé le boulevard de Courcelles pour se réfugier dans un salon de massage en face de son agence immobilière, son tueur l’avait suivi, casqué et ganté, en abattant sa proie avec son fusil-mitrailleur muni d’un silencieux. Trois détonations avaient retenti et la victime s’était écroulée.

    La cible : un proche de la victime fiché au grand banditisme

    Mi-février dernier, quatre hommes avaient déjà été arrêtés par les policiers de la brigade criminelle dans le cadre de la commission rogatoire délivrée par un juge d’instruction parisien. Les logisticiens étaient venus de Roubaix pour fournir des voitures-relais aux principaux membres du commando, preuve de la préparation méticuleuse de l’assassinat. Cependant Ruben Azoulay n’était pas la bonne victime, même s’il était connu pour des petits délits et avait été condamné et emprisonné à la Santé.



    Mais depuis 2022, ce père d’une petite fille s’était rangé des voitures. L’homme ciblé ce jour-là, d’après plusieurs sources, c’était Olivier S., dit « Paulo ». Un proche de Ruben fiché au grand banditisme auquel il rendait de petits services et servait de chauffeur. Ils ne se quittaient plus depuis quelques jours. Depuis une tentative d’enlèvement dont aurait été victime Olivier S., 41 ans, à Saint-Mandé (Val-de-Marne), quelques jours avant le drame.

    Paulo avait été mis en examen dans une vaste affaire d’importation de drogue entre Paris et Marseille. Une demi-heure avant l’exécution de Ruben Azoulay, Olivier S. se trouvait dans l’agence immobilière de son ami boulevard de Courcelles. Et portait une veste similaire à celle de la victime. Ce qui accrédite la probable erreur de cible.

    Un minutieux travail de recoupement

    Les enquêteurs avaient retrouvé deux Renault Clio calcinées à Orly (Val-de- Marne), avec les armes du crime — le fusil-mitrailleur et l’arme de poing. À l’intérieur, des empreintes ADN avaient été prélevées, correspondant à celles des logisticiens arrêtés dans le nord en février. Des voleurs sans pedigree, qui ont juste fourni les véhicules et les ont déposés en région parisienne.

    Cette fois-ci les enquêteurs de la Crim semblent être remontés au commando présumé de tueurs, grâce encore à des éléments ADN retrouvé sur un des deux roues utilisé pour le meurtre mais aussi un minutieux travail de recoupement sur des repérages effectués par les suspects avant de passer à l’acte. Contacté Me David-Olivier Kaminski, l’avocat de la famille de Ruben Azoulay nous fait part du « soulagement » de ses clients après ces interpellations. « La justice doit maintenant mettre en évidence la chaîne de tous les responsables de ce tragique assassinat d’un jeune homme exécuté par erreur. »