Noyade d’une jeune britannique en 2015 : un maître nageur et une commune de Corrèze condamnés en appel

Le 21 juillet 2015, une jeune anglaise qui participait à un voyage scolaire en Corrèze avait été retrouvée noyée, lors d’une baignade dans un lac. D’abord relaxés, le maître nageur et la commune ont finalement été condamnés ce mercredi.

Le maître-nageur a été condamné par la cour d'appel de Limoges (ici en photo) à huit mois de prison avec sursis. La commune corrézienne de Ligniac devra verser une amende de 20 000 euros. AFP/PASCAL LACHENAUD
Le maître-nageur a été condamné par la cour d'appel de Limoges (ici en photo) à huit mois de prison avec sursis. La commune corrézienne de Ligniac devra verser une amende de 20 000 euros. AFP/PASCAL LACHENAUD

    La justice est finalement revenue sur la relaxe dont ils avaient bénéficié en première instance. Un maître nageur et la commune de Liginiac (Corrèze), jugés pour la noyade en 2015 d’une adolescente britannique de 12 ans lors d’un voyage scolaire, ont été condamnés mercredi en appel. Poursuivi pour « homicide involontaire par violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité et de prudence », le maître nageur a été condamné par la cour d’appel de Limoges à huit mois de prison avec sursis et la commune d’une amende de 20 000 euros.

    La cour a confirmé en revanche la relaxe prononcée par le tribunal correctionnel de Tulle, le 5 octobre 2022, pour trois enseignants de Hull (Est de l’Angleterre) qui comparaissaient aux côtés de la commune, jugée en tant que personne morale, et du maître nageur, âgé de 21 ans au moment des faits. Sur le plan civil, ce dernier et la commune devront payer aux proches de la victime des sommes allant de 10 000 à 40 000 euros au titre des préjudices « d’affection », « d’angoisse de mort imminente » ou pour les « souffrances endurées ».

    Un accident visible de tous, selon l’accusation

    Le 21 juillet 2015 vers 15 heures, pendant une baignade dans un lac, la plateforme flottante sur laquelle jouait une partie du groupe de 24 jeunes Britanniques, âgés de 12 à 17 ans, s’était retournée. La jeune fille manquant à l’appel, c’est le maître nageur de la plage, alerté, qui l’avait localisée au fond de l’eau. Héliportée en état de mort apparente vers le CHU de Limoges, elle avait succombé le lendemain matin.

    Interrogé par l’AFP sur ce revirement judiciaire, l’avocat des proches de la victime a fait part de leur « soulagement ». Pour Me Eloi Chan, les juges de la cour d’appel ont « bien saisi » la topologie de la plage où s’est déroulé le drame. Le conseil qui avait plaidé en vain, en première instance, le défaut de surveillance du maître nageur, estime que « tout le monde aurait pu voir très facilement » l’accident, survenu dans un lieu de baignade « plus petit qu’une piscine olympique » selon lui.