Paris : jugé pour une série de viols, le « Don Juan » des soirées parisiennes condamné à 8 ans de prison

Âgé de 25 ans, Kisley T. comparaissait depuis mercredi devant la cour criminelle de Paris où il est accusé d’avoir violé quatre femmes et agressé une cinquième.

Kisley T. avait pour habitude de séduire ses victimes dans des boîtes de nuit. (Illustration) LP/Carol Amar
Kisley T. avait pour habitude de séduire ses victimes dans des boîtes de nuit. (Illustration) LP/Carol Amar

    Des larmes coulent sur leur visage. Ce sont celles de cinq femmes qui, l’une après l’autre, viennent de voir leur statut de victimes enfin reconnu par la justice. Face à elle, Kisley T., t-shirt soir et long cheveux bouclés, baisse la tête lorsque la sentence tombe. Âgé de 25 ans, il vient d’être condamné, ce vendredi, par la cour criminelle de Paris à une peine de 8 ans de prison. Depuis le 11 septembre, il y était jugé pour quatre viols et une agression sexuelle entre 2019 et 2022 sur des jeunes femmes qu’ils séduisaient en boîte de nuit.

    L’affaire avait commencé le 12 février 2020 avec la plainte d’une jeune femme au commissariat du XVIIIe arrondissement. Cette dernière avait indiqué aux policiers avoir été violée par Kisley T. quelques jours plus tôt. Au départ, le rapport était consenti. Mais rapidement, le jeune homme avait commencé à se montrer brutal envers sa partenaire jusqu’à lui imposer une fellation. Après cette première plainte, quatre autres suivront. Deux autres potentielles victimes diront avoir vécu la même chose mais n’ont pas souhaité s’engager dans une procédure judiciaire.

    « Il jouait un rôle »

    À chaque fois, les victimes décrivent un scénario similaire. « C’est un homme qui présente bien, qui se montre sous son meilleur jour, parle bien, flatte… Il jouait un rôle de Don Juan. Les femmes se sentent en confiance et acceptent d’avoir un rapport consenti avec lui. Elles finissent par dire stop face à la brutalité. Et lui les force », avait résumé à la barre, une enquêtrice alors affectée au 2e district de police judiciaire, service alors chargé des investigations. Lui a toujours nié avoir bafoué le consentement de ces femmes

    Lors d’un interrogatoire devant les policiers, il avait évoqué les quelque 300 contacts de conquêtes qui figureraient dans son téléphone et qu’il n’avait « pas besoin de trimer pour lever une fille » et encore moins « besoin d’aller violer ». Et d’évoquer une volonté de vengeance des femmes à qui il a également volé des effets personnels ou parce qu’elles auraient été éconduites. Quitte « à nier en bloc les évidences et afficher du mépris pour ses victimes », relevait Me Lucile Collot, avocate d’une des parties civiles.

    À l’issue de l’audience, c’est un sentiment « doux amer » qui semble parcourir les parties civiles. « À la fois, nous sommes reconnues en notre qualité de victime mais de l’autre on aurait aimé une peine un peu plus lourde », confie Ève (prénom modifié). « J’avais peur qu’il ne soit pas déclaré coupable », admet une autre. Et de lâcher, fataliste : « Le problème est que nous sommes toutes convaincues qu’il va recommencer. C’est un prédateur et c’est sûr que nous ne sommes pas seules à avoir vécu cela. »