« Peut-être que son meurtrier s’est confié » : le mystère du SDF momifié de la maison à 35 millions d’euros

En février 2020, le corps de Jean-Pierre Renault, un SDF décédé au début des années 1990, était découvert dans un immeuble mythique du VIIe arrondissement de Paris, qui a notamment servi de décor aux « Misérables » de Victor Hugo. Ses filles veulent aujourd’hui que les investigations sur ce meurtre reprennent.

Un badge du bicentenaire de la Révolution ayant appartenu à Jean-Pierre Renault a été retrouvé dans la demeure du 12, rue Oudinot (Paris VIIe). DR
Un badge du bicentenaire de la Révolution ayant appartenu à Jean-Pierre Renault a été retrouvé dans la demeure du 12, rue Oudinot (Paris VIIe). DR

    Une case cochée en bas de page pour clôturer une vie. Code 71. Classement sans suite : auteur inconnu. Voilà, c’est fini. Ce 3 mars 2021, le parquet de Paris ferme son enquête. Jean-Pierre Renault, tué par « une lame qui serait principalement composée de fer », sans doute au cours d’une « bagarre entre clochards », peut retourner dans l’oubli dont il avait été tiré le 26 février 2020 par les policiers de la Crim.

    Autour du corps momifié découvert ce jour-là dans une cave du 12, rue Oudinot à Paris (VIIe), aucun indice à part celui du temps passé. Un badge des évènements organisés en 1989 pour le bicentenaire de la Révolution, un « carnet de circulation » (document longtemps obligatoire pour les SDF), un carnet de téléphone ne comportant que des numéros à 8 chiffres, un récépissé de l’ANPE daté du 2 novembre 1988 ou la photo jaunie d’un homme et trois enfants. Au milieu de ces vestiges abandonnés il y a plus de trente ans dans une cave aux pierres noircies subsiste aussi une carte postale. Elle est signée Myriam et a été affranchie grâce à un timbre vert à 2 francs : « J’espère cher papa que tu vas bien, questionne une calligraphie enfantine. Moi, je passe de bonnes vacances et Sandrine aussi. On a été ramasser des moules, elles étaient bonnes. Grosses bises. »