Prison de Bordeaux-Gradignan : trois surveillants blessés ce samedi, la troisième agression en une semaine

Trois surveillants de la prison de Bordeaux-Gradignan ont été blessés à l’arme blanche par un individu placé en quartier d’isolement. Les trois victimes affirment avoir l’intention de porter plainte.

Trois agressions de surveillants ont eu lieu en l'espace d'une semaine à la prison de Bordeaux-Gradignan. AFP/Jean-Pierre Muller
Trois agressions de surveillants ont eu lieu en l'espace d'une semaine à la prison de Bordeaux-Gradignan. AFP/Jean-Pierre Muller

    Trois surveillants de la prison de Bordeaux-Gradignan ont été blessés samedi lors d’une agression commise par un détenu, la troisième en moins d’une semaine dans cet établissement où la « surpopulation chronique » est régulièrement dénoncée, ont indiqué des syndicats pénitentiaires.

    L’un des agents blessés avec une arme blanche a eu 17 points de sutures de l’oreille à la joue et 10 jours d’ITT. Les deux autres ont respectivement une entorse au genou et sept jours d’ITT et une entorse au poignet avec trois jours d’ITT, indique à l’AFP Hubert Gratraud, délégué FO à Gradignan.

    « Ce matin, un individu placé en quartier d’isolement a demandé à aller en promenade. Les collègues lui ont passé les menottes et pendant qu’ils procédaient aux palpations de sécurité habituelles, il s’est retourné en bénissant le premier agent à la joue avec un bout de verre », a détaillé le représentant syndical. Alors qu’ils tentaient de le maîtriser, les deux autres surveillants se font une entorse au genou et au poignet.

    Individu « très dangereux »

    Les trois victimes vont déposer plainte au commissariat de police lundi, selon lui. « C’est un individu qui a un passif très important, très dangereux. La structure de Gradignan n’est pas adaptée pour accueillir ce genre d’individus », dénonce Ronan Roudaut, secrétaire local UFAP-Unsa à Bordeaux-Gradignan.

    « Cela fait trois agressions dans la semaine, on ne va pas compter nos collègues tomber sur le terrain sans réagir. On joue avec la vie des gens », déplore-t-il, accusant la direction de ne pas donner aux surveillants les moyens de faire leur travail.



    Parmi les nombreuses demandes des syndicats, Hubert Gratraud insiste sur la nécessité d’avoir « un chef de brigade, en permanence avec les agents, pour gérer les quartiers d’isolement et disciplinaires ». « On demande aussi de remplacer les tenues pare-coups, qui sont censées nous protéger mais qui sont dans un état obsolète », dit-il.

    « Surpopulation chronique »

    Lundi, deux surveillants avaient été frappés au visage par des détenus lors d’incidents séparés. Les syndicats dénoncent régulièrement la « surpopulation chronique » du centre pénitentiaire, malgré l’inauguration en mai d’un nouveau bâtiment flambant neuf.



    En 2022, un rapport de la Contrôleuse générale des lieux de privation de liberté avait jugé les conditions à Bordeaux-Gradignan « particulièrement indignes », voire « inhumaines ». Au 1er juillet, 893 détenus étaient écroués à Bordeaux-Gradignan pour une capacité de 539 places, soit une densité de 165,7 %, selon le ministère de la Justice.