Procès de la soumission chimique : Dominique Pelicot toujours malade, la reprise de l’audience compromise

INFO LE PARISIEN. Absent depuis une semaine à l’audience, le principal accusé n’est toujours pas en état de comparaître, selon son avocate, qui demande des soins adéquats et dénonce un « scandale ».

Le procès des viols de Mazan pourrait ne pas reprendre lundi, et même être renvoyé si l'accusé «est durablement indisponible». Reuters/Manon Cruz
Le procès des viols de Mazan pourrait ne pas reprendre lundi, et même être renvoyé si l'accusé «est durablement indisponible». Reuters/Manon Cruz

    Le procès de Dominique Pelicot et celui de ses 50 coaccusés ira-t-il à son terme ? Et si oui quand ? L’hypothèse d’une reprise des débats lundi matin semble en tout cas compromise, à en croire son avocate, Me Béatrice Zavarro. « J’ai pu voir mon client ce matin (samedi) au parloir. Il est arrivé en pyjama, fiévreux, son état ne s’améliore pas. Nous demandons qu’il soit pris en charge comme il se doit », détaille l’avocate, qui a saisi l’ordre départemental des médecins.

    Ce courriel a également été adressé au directeur du centre pénitentiaire du Pontet, où Dominique Pelicot est détenu, ainsi qu’au président de la cour criminelle du Vaucluse. L’avocate annonce par ailleurs saisir le Contrôleur général des lieux de privation de liberté.

    Voilà déjà une semaine que le retraité de 71 ans est souffrant. Me Zavarro, soucieuse de ne pas retarder l’audience, prévue pour durer quatre mois, avait accepté que soient évoqués sans lui son parcours de vie, ses expertises psychologiques et psychiatriques. Et même que la demi-sœur de Dominique Pelicot, citée à sa demande, dépose en son absence. Mais la souplesse a ses limites.

    « Il ne s’agit nullement d’une dérobade de sa part, il veut répondre et le fera »

    Jeudi après-midi, faute de pouvoir continuer sans celui qui apparaît comme le chef d’orchestre des viols commis sur son ex-épouse Gisèle, qu’il droguait avant de convier chez lui des inconnus trouvés sur Internet, le président de la cour, Roger Arata, avait dû suspendre les débats. En espérant que Dominique Pelicot soit remis sur pied, pour, enfin, être interrogé ce lundi 16 septembre. « Mais s’il est durablement indisponible, c’est le renvoi de l’affaire », avait-il prévenu.

    Lundi dernier, Dominique Pelicot, visiblement mal en point, avait été renvoyé en prison sans qu’aucun traitement ne lui soit prodigué, a découvert son avocate. Et ce, alors qu’il se plaignait déjà depuis deux jours : « Il lui a été dit de boire de l’eau et qu’il s’agissait d’une simple infection ». Mardi soir, il a également fait un malaise, mais son extraction aurait été refusée, compte tenu de son « pedigree », selon des propos rapportés par Dominique Pelicot.



    Mercredi matin, rebelote. L’accusé est réapparu, mine défaite, et expédié cette fois aux urgences de l’hôpital. « Il y est resté quinze minutes en tout et pour tout », déplore Me Zavarro. L’expertise médicale réclamée par le président de la cour — et dont les pouvoirs en la matière s’arrêtent là — avait alors acté que son état s’était « aggravé ». Une ordonnance a été établie, des médicaments délivrés, mais sans amélioration notable.

    « Il y est écrit noir sur blanc qu’en cas de persistance des symptômes, l’hospitalisation est nécessaire. C’est ce que mon client, qui a déjà souffert du même souci (de possibles coliques néphrétiques) réclame depuis des jours. » D’ordinaire si placide, l’avocate, qui se dit « très inquiète », ne cache plus son agacement.

    « C’est un scandale compte tenu des enjeux de cette audience qui mobilise une centaine de personnes, mais aussi un scandale humain. Quoi qu’il ait fait, il a le droit d’être soigné ! » Elle insiste : « Il ne s’agit nullement d’une dérobade de sa part, il veut répondre et le fera. »