Royaume-Uni : le gouvernement veut durcir l’accès à la xylazine, composant de la « drogue du zombie »

La xylazine, un anesthésiant vétérinaire, est depuis plusieurs années détournée, notamment aux États-Unis, pour être associée au fentanyl, un opiacé très puissant. Un mélange appelé la « drogue du zombie », qui peut provoquer des overdoses mortelles.

La xylazine est depuis plusieurs années détournée pour être associée au fentanyl, un opiacé très puissant, notamment aux États-Unis. (Illustration) Icon Sport/Monika Skolimowska
La xylazine est depuis plusieurs années détournée pour être associée au fentanyl, un opiacé très puissant, notamment aux États-Unis. (Illustration) Icon Sport/Monika Skolimowska

    C’est un anesthésiant à usage vétérinaire, destiné aux chiens, aux chats, aux chevaux et aux bovins, qui associé à des opioïdes fait des ravages depuis plusieurs années aux États-Unis. Le gouvernement britannique a annoncé, ce mercredi, son intention de durcir l’accès à la xylazine, l’un des composants avec le fentanyl de la « drogue du zombie ». Ce mélange, aussi appelé « tranq », provoque chez les consommateurs des lésions cutanées impressionnantes et des overdoses mortelles.

    Une « menace émergente » aux États-Unis

    Un projet de loi sera bientôt examiné au Parlement afin de classer comme drogue de catégorie C cette molécule, au même titre que les stéroïdes anabolisants, le GHB ou le khat, détaille le ministère de l’Intérieur dans un communiqué, précisant que c’est « un pas que n’ont pas encore fait les États-Unis, le Canada, le Mexique ou d’autres pays » concernés par les dégâts de la xylazine.

    Les morts par overdose impliquant la xylazine sont passées de 102 à plus de 3 460 entre 2018 et 2021 aux États-Unis, où la « drogue du zombie » a été désignée comme « menace émergente » en avril 2023, fait valoir le ministère de l’Intérieur dans son communiqué. Depuis, plusieurs États américains ont durci leur législation.

    Un premier décès lié à la xylazine en 2022

    Une étude publiée en avril dernier par des chercheurs britanniques, notamment du King’s College de Londres, a montré que la molécule a pénétré le marché britannique des drogues, notamment en association avec l’héroïne, avec un premier décès directement relié à la xylazine dès mai 2022.

    « Nous n’accepterons pas l’usage de substances qui mettent des vies en danger et permettent aux réseaux de vente de drogue de tirer profit de l’exploitation de personnes vulnérables », a affirmé la secrétaire d’État en charge de la police au ministère de l’Intérieur Diana Johnson. « Nous avons vu ce qui se passe dans d’autres pays lorsqu’on laisse se développer de manière incontrôlée l’utilisation de ces drogues », a-t-elle insisté.

    Le projet de loi du gouvernement travailliste concerne également 21 autres molécules, dont six seront classées en catégorie A (avec la cocaïne, l’héroïne ou le LSD), et les autres en catégorie C. La production ou la fourniture de drogue de catégorie C peut être punie d’une amende et de jusqu’à 14 années de prison. La xylazine « restera disponible pour des prescriptions vétérinaires », précise le gouvernement, qui estime que la loi devrait entrer en vigueur d’ici la fin de l’année ou début 2025.