Vol MH17 abattu en Ukraine : le missile a bien été tiré par l’armée russe

Cet appareil a été abattu le 17 juillet 2014, causant la mort de 298 personnes.

 Rasipnoye (Ukraine), le 20 juillet 2014. Des enquêteurs au milieu des débris du vol MH17.
Rasipnoye (Ukraine), le 20 juillet 2014. Des enquêteurs au milieu des débris du vol MH17. LP/Yann Foreix

    On savait que le missile était russe, qu'il avait été tiré depuis une zone pro-russe en Ukraine, mais on ne savait pas encore avec certitude qui l'avait tiré. C'est désormais chose faite : les enquêteurs internationaux affirment ce jeudi que le missile ayant abattu le vol MH17 au-dessus de l'Ukraine en 2014 provenait bel et bien d'une unité militaire russe. Moscou de son coté, rejette complètement ces accusations.

    Les enquêteurs «ont conclu que le missile Bouk-Telar qui a abattu MH17 provenait de la 53e brigade anti-aérienne basée à Koursk, en Russie», a annoncé l'enquêteur néerlandais Wilbert Paulissen. «La 53e brigade fait partie des forces armées russes», a-t-il insisté au cours d'une conférence de presse aux Pays-Bas. L'équipe d'enquêteurs a même minutieusement recréé la route empruntée par le convoi militaire depuis Koursk à travers la frontière ukrainienne en utilisant des photos et des vidéos.

    « Aucun missile russe » n'a franchi la frontière russo-ukrainienne, rétorque l'armée russe, citée par des agences.

    Crash du vol MH17 en Ukraine : «Les corps tombaient du ciel comme des pétales»

    Le Boeing 777 de la compagnie Malaysia Airlines reliait Amsterdam (Pays-Bas) à Kuala Lumpur (Malaisie). Il s'est écrasé dans l'Est de l'Ukraine, confronté à des combats entre séparatistes prorusses et forces gouvernementales ukrainiennes. Il transportait 298 personnes dont près de 200 Néerlandais. A ce jour, Moscou, la capitale russe, a, à plusieurs reprises, nié son implication dans le drame, accusant l'Ukraine en retour.

    Selon l'enquêteur Paulissen, le missile Bouk possède «nombre de caractéristiques uniques qui, en tant que telles, constitueraient une sorte d'empreinte digitale pour un missile». L'investigation menée par les Pays-Bas est actuellement focalisée sur 100 personnes soupçonnées de jouer «un rôle actif» dans cette affaire. Aucun nom n'a jusqu'à présent été cité. Au cours des années précédentes «nous avons acquis beaucoup de preuves, mais nous ne sommes pas encore prêts» à procéder à des accusations, a-t-il dit.

    Les autorités néerlandaises ont annoncé que le procès de tout suspect arrêté dans le cadre de cette affaire aurait lieu aux Pays-Bas aux termes d'un accord conclu entre les pays participant à l'enquête.