Des crevettes made in Gers

Près de Mirande (Gers), Géraud Laval élève des crevettes avec une approche respectueuse de l’environnement et du bien-être animal. Une démarche qu’il aimerait voir se développer en France.

Géraud Laval : «Dans mes trois bassins, j’ai 3 ou 4 crevettes par mètre carré. Cent fois moins que dans les élevages d’Amérique du Sud ou d’Asie du Sud-Est.» DR
Géraud Laval : «Dans mes trois bassins, j’ai 3 ou 4 crevettes par mètre carré. Cent fois moins que dans les élevages d’Amérique du Sud ou d’Asie du Sud-Est.» DR

    Le Gers est connu pour ses volailles de qualité. Mais Géraud Laval, lui, a fait le choix d’élever des crevettes. Ancien fonctionnaire du ministère de l’Agriculture installé dans le Sud-Ouest depuis 2012, docteur en épidémiologie, son expérience lui a permis de prendre conscience de l’impact de la production animale, eu égard aux enjeux climatiques et environnementaux.

    « Ce projet, qui a du sens pour moi, est une démarche très engagée vers une production bienveillante », assure-t-il. Depuis 2017, il expérimente des techniques d’élevage de crevettes, près de Mirande, fort de son bagage scientifique et réglementaire. Alors que la France importe chaque année 120 000 tonnes de crevettes et qu’un récent rapport du Haut-Commissariat au plan a démontré le potentiel de l’aquaculture en France et son importance pour la souveraineté alimentaire, Géraud Laval a fait le choix d’une production de qualité, respectueuse de l’environnement et du bien-être animal.



    « Dans mes trois bassins, j’ai 3 ou 4 crevettes par mètre carré. Cent fois moins que dans les élevages d’Amérique du Sud ou d’Asie du Sud-Est. Cela entraîne moins de stress, de maladie, explique-t-il. Ma méthode est adaptée à la raréfaction de la ressource naturelle, bénéfique à la biodiversité, qui se développe dans mes étangs, fertilisés l’hiver par l’élevage de truites notamment. »

    De quoi produire environ 900 kg de crevettes qu’il vend en direct et à des restaurateurs du Gers en septembre et octobre. Il a même récemment agrandi son écloserie, pour fournir des pisciculteurs intéressés par cette production.

    Avec son Association interprofessionnelle de la crevette d’eau douce et sa marque Gambas d’ici, il travaille d’ailleurs à convaincre ministères de l’Agriculture et de la Transition écologique d’autoriser le développement d’une filière française, convaincu de la pertinence de ce projet.