À Asnières-sur-Seine, elle crée des maillots de bain qui dépolluent les océans

Sylvie Bultel-Rodrigues vient de lancer Joaquine, une marque écoresponsable de maillots, qui utilise des fibres recyclées issues de déchets marins.

 Sylvie Bultel-Rodrigues vient de lancer Joaquine, une marque écoresponsable qui utilise des fibres recyclées issues de déchets marins
Sylvie Bultel-Rodrigues vient de lancer Joaquine, une marque écoresponsable qui utilise des fibres recyclées issues de déchets marins LP/Anne-Sophie Damecour

    Trois couleurs classiques – noir, rouge grenat et bleu azur – trois formes élégantes, des jolis détails et une matière gainante pour effacer les petits défauts. En lançant sa marque de maillots de bain Joaquine, Sylvie Bultel-Rodrigues, asniéroise de 32 ans, vise juste.

    Il faut dire que la jeune femme a fait ses classes comme chargée de production dans des grandes maisons de luxe. « C'était surtout dans l'univers du bijou », précise celle qui a décidé de changer de vie après la naissance de sa fille, il y a un an.

    « Le maillot de bain est une pièce que j'adore mais il est très difficile de trouver dans le commerce un juste milieu entre les très haut de gamme et le fast fashion, qui ne dure qu'une saison », explique Sylvie Bultel-Rodrigues, qui a donc voulu créer les pièces qu'elle porterait. En y associant une démarche écoresponsable.

    Avec des filets de pêche abandonnés

    Car ses maillots de bain sont conçus à partir de fibres recyclées issues de déchets marins, notamment de filets de pêche abandonnés. « Des maillots de bain qui dépolluent les océans », résume la jeune femme.

    La collection se compose de maillots d’une et deux pièces. DR
    La collection se compose de maillots d’une et deux pièces. DR LP/Anne-Sophie Damecour MONA MiL

    Elle est donc partie à la recherche d'un spécialiste en la matière. C'est en Italie que la créatrice a trouvé une usine d'éconyl, pour nylon recyclé, qui compose à 78 % ses maillots. Dans lequel est ensuite intégré de l'élasthanne, indispensable pour la tenue des une ou deux pièces proposés. « Écoresponsable ne veut pas dire moche. Pour moi, cette dimension est essentielle pour changer cette image de vêtements en toile de jute », sourit la créatrice.

    Ses maillots sont ensuite tissés dans une usine au Portugal, son pays de naissance. « Je voulais également travailler avec des producteurs européens. Il n'était pas question d'aller chercher des usines en Australie, où ils sont pourtant très en avance en la matière », explique l'Asniéroise, qui gère pour le moment Joaquine depuis son salon. Un nom, qui est également un clin d'œil à ses origines.

    Les maillots sont conçus à partir de fibres recyclées issues de déchets marins. LP/A.-S.D.
    Les maillots sont conçus à partir de fibres recyclées issues de déchets marins. LP/A.-S.D. LP/Anne-Sophie Damecour

    Sa première collection est vendue sur son e-shop depuis la fin de l'année dernière. La créatrice espère que les beaux jours et la perspective de partir en vacances, malgré la crise sanitaire, vont faire décoller les ventes.

    Coté prix, les maillots sont vendus entre 120 et 135 euros. « C'est une fourchette de prix élevés mais les pièces sont conçues pour durer des années », souligne la créatrice, qui se positionne sur un marché durable, de plus en plus plébiscité, avec des consommateurs qui acceptent de payer plus cher des produits qui durent plus longtemps.

    Elle fait d'ailleurs partie du collectif Face to face, des créateurs indépendants tournés vers cette consommation durable. « C'est une démarche globale puisque le packaging est très simple, avec une boîte en carton recyclé et un pochon imperméable », ajoute Sylvie Bultel-Rodrigues.