Bois-Colombes : 80 ans de paupiettes, cela se fête !

 Bois-Colombes. La boucherie Degand n’a quasiment pas changé depuis avril 1937.
Bois-Colombes. La boucherie Degand n’a quasiment pas changé depuis avril 1937. LP/O.B.

    C'est une véritable institution qui célèbre son anniversaire ce lundi 10 avril. A 17 heures, la boucherie Degand ouvrira ses portes à ses clients et ses voisins pour fêter ses 80 ans. « Mon grand-père a ouvert cette boucherie le 10 avril 1937 », rappelle avec jubilation Laurence Degand.

    A l'angle de la rue des Bourguignons et de la rue Raspail, la boutique ne désemplit pas. Quelques vieilles photos en noir et blanc attirent l'œil derrière l'étal et les saucissons qui pendent du plafond. « A part l'habillement et les mises aux normes, rien n'a changé en 80 ans », poursuit Laurence, copatronne avec sa sœur Annie. Après leur grand-père puis leur oncle, les deux femmes reprennent la boucherie en 1995. Laurence a une formation de comptable, Annie, de bouchère. Le duo poursuit l'aventure à la tête d'une équipe de six personnes et perpétue les deux spécialités de « Degand », les paupiettes et les terrines.

    « En fait je suis ici depuis 40 ans. Avant c'était pour donner un coup de main, poursuit Laurence. J'ai vu la ville changer, se moderniser, les rues pavées disparaître… Et nous sommes toujours là. Quand on aime son métier et qu'on le fait bien, cela marche ! Aujourd'hui, je sers les enfants ou les petits-enfants de gens que je connais depuis gamine. C'est ce que nous voulons transmettre. » Sa plus grande fierté ? Que tous les apprentis passés par Degand aient décroché leur CAP.

    Et la relève est assurée. Derrière le comptoir, le geste assuré, Thomas vole d'un client à l'autre. A 23 ans, il représente la quatrième génération de Degand. « Au départ pourtant j'ai fait des études de microtechnique. Et puis pendant une période d'inactivité, je suis allé faire un stage à Rungis. J'ai attrapé le virus… », se souvient-il. Preuve que chez les Degand, on a la boucherie dans le sang, il est l'avenir de l'établissement. Comme le reste de sa famille, il sera là ce lundi, au milieu des clichés d'époque et des clients d'aujourd'hui. Son horizon ? Le 10 avril 2037 : « c'est moi qui organiserai la fête des 100 ans ! »