Un stage afin de répondre au premier délit

Un stage afin de répondre au premier délit

    «Il faut bien réfléchir aux conséquences de nos actes. » A lire ces quelques mots d'un participant, le stage de citoyenneté proposé aux jeunes ayant commis leur premier délit a atteint son objectif. Une deuxième édition de ce stage mis sur pied par le parquet de Nanterre et la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) vient de s'achever. Six mineurs y ont participé : ils avaient enfreint la loi pour la première fois, en commettant un « délit lié à un écart de citoyenneté », selon la formule du procureur de Nanterre, Philippe Courroye. En échange, leur dossier a été classé sans suite. Le pari : que cette formule de trois jours déclenche une réelle prise de conscience pour que ce « premier acte de délinquance reste isolé », précise Ahmed Benslimane, l'un des deux éducateurs de la PJJ encadrant les stagiaires.

    Concrètement, les six « primo délinquants », âgés de 15 ans à 17 ans, ont passé trois journées de leurs vacances avec un substitut du procureur, au tribunal, avec des représentants de la SNCF, à l'hôpital de Garches, ou encore à la mairie de Puteaux. « Pour qu'ils prennent conscience des conséquences de leurs actes, pour eux-mêmes et pour la collectivité », ajoute le procureur.

    Réflexion sur les conséquences

    « Avec nos partenaires de la SNCF et de la RATP, ils comprennent qu'en bloquant un train ou en taguant les wagons, ils gênent les usagers et les professionnels, leur font courir des risques, et font supporter à la société le coût des dégradations », précise Laëtitia Félici, chargée des mineurs au parquet de Nanterre.

    Lors de sa matinée passée à l'hôpital avec un spécialiste du handicap, un des stagiaires arrêtés pour conduite sans permis semble avoir saisi qu'il aurait pu provoquer un accident engendrant des conséquences dramatiques pour les victimes. « On risque grosâ?¦ on peut rester paralysé toute sa vie », peut-on lire encore sur les questionnaires remplis à la fin du stage. « En montrant à ces jeunes ce qu'est le quotidien d'une personne handicapée, avec des exemples très concrets, nous les sensibilisons vraiment », précise ce spécialiste de la rééducation à Garches.

    Après leur rencontre avec les jeunes du conseil municipal de Puteaux, les participants au stage de citoyenneté constatent que « les jeunes ont quand même quelque chose à apporter à la société ». Les commentaires des mineurs sont encourageants puisque les uns considèrent désormais que « la loi sert à maintenir l'ordre », qu'il est « impératif de respecter les autresâ?¦ sinon, c'est l'anarchie », que taguer les murs « c'est inutile et ça salit l'environnement ». En bref, ce stage, « oui, quand même, ça fait réfléchir ».