Grundisch, la métamorphose

Après une année 2008 noire, la pongiste Carole Grundisch aborde les Championnats de France à Dreux avec un regard neuf.

Grundisch, la métamorphose

    Carole Grundisch n'est plus vraiment la même. Même si, à quelques heures de débuter les Championnats de France à Dreux (Eure-et-Loir) avec le double dames (en simple, elle n'entrera en lice en 16 e s de finale que demain), la pongiste du Kremlin-Bicêtre (Pro A) affiche toujours son « horreur de la défaite » et son « envie de gagner », elle aborde désormais les compétitions différemment. Avec un plaisir qu'elle n'avait plus connu depuis longtemps. « Maintenant, je suis heureuse de partir en compétition, comme au Japon fin avril (NDLR : pour les Championnats du monde), alors qu'avant cela m'ennuyait », confie-t-elle. La raison de cette métamorphose date de l'année dernière. Une année 2008 « noire en terme sportif mais très enrichissante sur le plan humain », explique la jeune femme de 22 ans.

    « Cet échec lors de la qualif pour les JO a été ma première véritable claque »

    Après avoir été déchue de son triple titre de championne de France et ratée ses qualifications pour les JO de Pékin, elle se brise la cheville gauche lors d'une randonnée sur un volcan à la Réunion en août. Une blessure qui l'oblige à rester deux mois sans toucher la raquette. « Cela m'a permis de prendre du recul et d'ouvrir les yeux, poursuit cette dévoreuse de livres. Jusqu'à présent, j'avais toujours fait ce que je voulais et réussi ce que j'avais entrepris, que ce soit pour les études (bac S à 16 ans) ou le ping (première sélection en Championnats du monde à 16 ans et premier titre de championne de France à 19 ans) . Cet échec lors de la qualif pour les JO, alors que je m'étais beaucoup investie, a été ma première véritable claque. »

    Blessée, physiquement et moralement, elle devient une « étudiante normale » et, alors qu'elle a toujours mené ses études et le tennis de table de front malgré l'avis de certains, elle se concentre sur ses examens de kiné. Avec succès puisqu'elle a validé sa deuxième année la semaine dernière : « Heureusement car les rattrapages avaient lieu cette semaine, ce qui n'aurait pas été l'idéal pour préparer les Championnats de France. »

    Désormais « plus sereine », elle profite de la vie (guitare, expos, cinéma). « Je pense que le fait que tout me soit arrivé la même année n'est pas un hasard, sourit celle qui a également une licence de foot. C'est le destin, un rappel à l'ordre pour prévenir que tout n'est pas rose. Je ne sais pas ce qu'il se serait passé si cela n'était pas arrivé. En tout cas, cela m'a permis de retrouver du plaisir. »