Hauts-de-Seine : avocats et associés au secours des artisans et PME

Une soixantaine d’avocats du barreau des Hauts-de-Seine répondent gratuitement aux questions urgentes posées par les entrepreneurs via les chambres consulaires.

 Nanterre, janvier. Vincent Maurel, le, bâtonnier des Hauts-de-Seine, a réuni soixante avocats volontaires et quinze élèves avocats pour participer à ce dispositif d’urgence.
Nanterre, janvier. Vincent Maurel, le, bâtonnier des Hauts-de-Seine, a réuni soixante avocats volontaires et quinze élèves avocats pour participer à ce dispositif d’urgence. LP/Valérie Mahaut

    « Comment mettre en place du chômage partiel dans mon entreprise ? » ; « Où trouver des financements ? » Les entreprises sont très nombreuses à être confrontées à des situations auxquelles elles n'étaient pas préparées et pour lesquelles elles ne sont pas armées.

    « Nous recevons énormément de mails et d'appels », confirme Élisabeth Auffray, secrétaire générale de la chambre des métiers et de l'artisanat (CMA), qui vient de conclure un accord avec le barreau des Hauts-de-Seine pour mettre en place un dispositif d'aide aux entreprises.

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    « Passées les premières semaines à gérer les urgences, on s'est dit que nous devions nous mettre au service des justiciables. On a commencé par l'appui aux hotlines pour les mineurs et les femmes victimes de violence », rappelle Vincent Maurel, bâtonnier du barreau des Hauts-de-Seine.

    « Après les particuliers, nous avons voulu venir en aide aux entreprises, surtout aux TPE PME, qui n'ont pas d'avocat attitré ou de juriste interne. Nous sommes là pour leur apporter une première réponse, pour leur éviter de partir dans la mauvaise direction. »

    Les entreprises du département en difficulté peuvent adresser leurs questions à la chambre des métiers ou à la CCI, qui effectuent une première lecture.

    Le premier niveau de réponse est gratuit

    « Selon la demande formulée dans le mail, on peut déjà orienter l'entrepreneur vers le bon interlocuteur, explique Élisabeth Auffray. Mais pour certaines, ce sont les spécialistes du droit qui doivent répondre. Dans le cadre de notre accord avec le barreau des Hauts-de-Seine, le premier niveau de réponse est gratuit. »

    Les premières questions arrivées depuis quelques jours sur les mails des avocats concernent des situations d'urgence. « On a une entreprise, qui nous interroge sur la procédure de liquidation judiciaire, une autre sur la mise en place du chômage partiel, indique le bâtonnier en consultant rapidement la liste. Nous avons aussi des demandes sur les aides financières ou encore sur la gestion du personnel. »

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    En 48 heures, le barreau a réuni soixante avocats volontaires et quinze élèves avocats pour participer à ce dispositif d'urgence. « Ce qui est très intéressant, c'est qu'on a tous les profils, des avocats indépendants mais aussi des jeunes collaborateurs et des associés de très gros cabinets installés dans le département », se félicite le bâtonnier, qui a monté rapidement une équipe de huit personnes pour coordonner tous ces professionnels.

    Des réponses, des lettres type et bientôt une foire aux questions

    Deux missions leur ont été attribuées, celle de répondre aux questions des entrepreneurs transmises par la CMA et la CCI, mais également la rédaction de lettres type (par exemple pour effectuer une demande d'aide) et de fiches techniques, travaux pour lesquels ils sont assistés d'élèves avocats. Ces courriers sont accessibles sur le site www.entreprises.cci-paris-idf.fr.

    Illustration. Les avocats du barreau de Nanterre proposent notamment des modèles de lettres type. LP/P.D.S.
    Illustration. Les avocats du barreau de Nanterre proposent notamment des modèles de lettres type. LP/P.D.S. LP/Valérie Mahaut

    La chambre des métiers souhaite également pouvoir mettre en ligne rapidement grâce à l'appui des juristes une foire aux questions.

    Si la première réponse rédigée par les spécialistes du droit est envoyée sans frais aux entreprises, le barreau précise qu'il ne s'agit pas d'une consultation juridique. Passé ce premier échange d'informations gratuit, si l'entreprise souhaite faire appel aux services d'un avocat et demander une consultation, il devra bien évidemment le rémunérer.

    Le bâtonnier ne cache pas que de nombreux avocats sont, comme beaucoup de professionnels, eux-mêmes en grande difficulté. Les tribunaux tournent au ralenti, les audiences non urgentes sont toutes automatiquement reportées et les avocats indépendants - une profession qui s'est beaucoup féminisée - se retrouvent avec une activité très faible, voire nulle, ces dernières semaines.

    « Pour les soixante volontaires, c'est une occasion, à titre individuel, de tisser un lien avec les entrepreneurs, ajoute Vincent Maurel. Et ils participent ainsi à un projet collectif, qui met en avant leur profession. »

    Les dirigeants doivent envoyer leurs questions à la Chambre de métiers et de l'artisanat des Hauts-de-Seine par mail à [email protected]. Ils peuvent aussi contacter la ligne CCI Urgence Entreprises au 01.55.65.44.44.

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