Assises des Hauts-de-Seine : «Je croyais qu'il allait me noyer, pas me violer»

 Illustration. L’une des deux victimes du violeur présumé jugé depuis lundi par la cour d’assises des Hauts-de-Seine est venue raconter son agression du 25 juin 2014.
Illustration. L’une des deux victimes du violeur présumé jugé depuis lundi par la cour d’assises des Hauts-de-Seine est venue raconter son agression du 25 juin 2014. (LP/Olivier Boitet)

    Elle est étonnante. A la barre de la cour d'assises des Hauts-de-Seine, où elle témoignait ce mercredi, Naomy considère le viol qu'elle a subi comme... «un mal pour un bien». Parce que son agresseur a été arrêté immédiatement après ce qu'il lui a infligé. Au moins, «cette personne qui n'avait rien à faire dehors» est en prison. Avant de conclure ainsi son témoignage, cette souriante jolie jeune femme de 21 ans a déroulé sa soirée du 25 juin 2014.

    «C'était l'été, et avec ma copine Marcelle, on est sorties à Paris. On a rencontré des gens, on a acheté une bouteille d'alcool, fumé...», commence-t-elle. A Châtelet, alors qu'elles s'apprêtent à prendre l'autobus de nuit pour rentrer à Levallois où elles demeurent, les deux copines rencontrent «ce monsieur», détaille Naomy en se tournant légèrement vers Rudy, impassible dans le box des accusés à ce moment. «On est allé dans un bar, on a fumé un joint... Il était vraiment aimable, je tiens à le préciser, reprend-elle. Après, on a pris le bus, il est monté avec nous. C'est Marcelle qui l'intéressait, il voulait toujours parler avec elle ».

    « Je lui ai dit stop, maintenant tu nous laisses »

    Arrivées à Levallois, quai Michelet, les copines descendent. L'intérêt de Rudy pour Marcelle devient pressant. «Je lui ai dit stop, tu ne rentreras pas avec elle, maintenant tu nous laisses. C'est là qu'il a complètement changé. Je n'ai plus réussi à lui parler, il était devenu un mur.» Calmement, Naomy détaille ensuite la manière dont Rudy l'a entraînée vers les berges. «Il m'a enlevé mon pantalon, pénétré avec ses doigts... Moi, je croyais qu'il allait me noyer dans la Seine, pas me violer. Il m'appuyait sur la gorge. Je ne sais pas comment j'ai réussi à me dégager.»

    Dévêtue, Naomy est remontée sur le quai pour retrouver sa copine «pétrifiée», qui tentait vainement d'arrêter les passants. Finalement, ce sont les passagers d'un autobus qui sont intervenus et ont poursuivi l'agresseur pour l'arrêter avant que la police n'arrive. Plus tôt, lors de la deuxième journée de ce procès qui s'achève jeudi, la précédente victime de Rudy a témoigné de sa rencontre nocturne avec cet homme «très gentil, très courtois» qui s'est mué en «monstre» dit-elle, au moment où elle s'est refusée à lui. Rudy, lui, explique sa «transformation». Il est convaincu d'avoir été envoûté par un membre de sa famille au Congo, d'où il est originaire. Et le sort jeté fait de lui un violeur dès qu'il boit et fume du shit. Le verdict est attendu ce jeudi.

    Il bénéficiait d’un aménagement de peine