Levallois : une centaine de migrants dormiront sur le court de tennis

Le préfet a décidé vendredi soir de réquisitionner le complexe sportif Louison-Bobet, contre l’avis de la maire Isabelle Balkany. Elle dépose un référé suspensif.

 Levallois-Perret, le 25 janvier 2020. Le complexe sportif Louison-Bobet pourrait accueillir dès lundi une centaine de migrants délogés du bidonville de la porte d’Aubervilliers. La maire, Isabelle Balkany, a déposé un référé suspensif.
Levallois-Perret, le 25 janvier 2020. Le complexe sportif Louison-Bobet pourrait accueillir dès lundi une centaine de migrants délogés du bidonville de la porte d’Aubervilliers. La maire, Isabelle Balkany, a déposé un référé suspensif. LP/A. H.

    Le même sujet de discussion rebondissait d'une bouche à l'autre : samedi matin, dans le hall « tennis » du complexe sportif Louison-Bobet, à Levallois-Perret, la plupart des abonnés parlaient davantage migrants que revers lifté. La veille, leur maire par intérim, Isabelle Balkany, a publié un long message sur son compte Facebook dans lequel elle annonçait la réquisition des locaux dédiés au tennis et au squash. Et ce, dès lundi, afin d'héberger une centaine d'hommes jusqu'à présent regroupés dans un bidonville de la porte d'Aubervilliers.

    Face à cette décision « unilatérale » du préfet, Isabelle Balkany a engagé ce samedi un référé suspensif auprès du tribunal administratif. Mais tant qu'il ne sera pas examiné - le délai s'étend de 48 heures à un mois - la réquisition sera toujours valable.

    « Beaucoup de communes ont pris leur part, ce n'est pas le cas de Levallois »

    « J'ai reçu l'arrêté officiellement vendredi soir à 19 h 30, ce qui est une heure inhabituelle pour la préfecture, remarque-t-elle. Cela fait trois semaines que je suis en discussion avec eux pour leur expliquer les spécificités de la ville ».

    Parmi elles, la maire argue un « tout petit territoire très dense » sur lequel cohabitent dans un mouchoir de poche logements, centre commercial et écoles. Elle avance également des « inconvénients certains pour les sportifs levalloisiens, mais, surtout, un grave trouble potentiel à l'ordre public ». Isabelle Balkany fait notamment référence à la proximité de différents lieux de culte toutes confessions confondues, et du siège de la DGSI, qui fait l'objet « de mesures de protection particulières ».

    De son côté, le cabinet du préfet fait valoir son « obligation de mise à l'abri », surtout en cette période de grand froid. « Nous nous efforçons depuis plusieurs années de répartir la charge dans le temps. Beaucoup de communes ont pris leur part, ce n'est pas le cas de Levallois ».