Mixité sociale : dans les collèges des Hauts-de-Seine, le public très concurrencé par le privé

Le ministère de l’Éducation nationale vient de publier les indices de position sociale (IPS) de toutes les écoles élémentaires et des collèges. Un outil qui permet d’évaluer le profil social d’un établissement en passant au crible celui de ses élèves.

Perte de confiance dans le public, choix culturel, stratégie de contournement de la carte scolaire, ce classement révèle des inégalités sociales qui se creusent (Illustration). LP/Aurélie Ladet
Perte de confiance dans le public, choix culturel, stratégie de contournement de la carte scolaire, ce classement révèle des inégalités sociales qui se creusent (Illustration). LP/Aurélie Ladet

    Notre dossier sur l’indice de position sociale des écoles et collèges

    Ce sont des chiffres que l’Éducation nationale souhaitait garder secrets. Il aura fallu qu’un journaliste poursuive en justice le ministère pour que ce dernier se résigne le 12 octobre à publier les indices de position sociale (IPS) des écoles élémentaires et des collèges publics ou privés sous contrat. Un indice qui s’apparente à un nombre compris entre 38 et 179, qui permet d’évaluer la position sociale des élèves en fonction du diplôme de leurs parents, de leurs revenus, de leurs pratiques culturelles ou encore de leurs conditions de logement.

    Que disent ces indicateurs inédits sur les inégalités scolaires des établissements d’Île-de-France ? Notre dossier spécial.

    Les indices de position sociale (IPS) des 134 collèges publics et privés sous contrat des Hauts-de-Seine, publiés par le ministère de l’Éducation nationale, varient de 78 à 154. Plus cet indice est élevé, plus l’élève baigne dans un milieu favorisé. Perte de confiance dans le public, choix culturel, stratégie de contournement de la carte scolaire, ce classement révèle des inégalités sociales qui se creusent.

    Les 20 premiers collèges sont privés. Ce n’est pas une surprise dans le département le plus riche de France : les familles les plus aisées choisissent des établissements privés pour la scolarité de leurs enfants. Ainsi, en tête avec un IPS de 154, on trouve les collèges Madeleine-Danielou de Rueil-Malmaison et Notre-Dame de Sainte-Croix de Neuilly. « Le choix du privé est soit culturel, soit une volonté d’échapper à la carte scolaire », explique Laurent Zameczkowski, porte-parole de la PEEP, association de parents d’élèves et président de la fédération départementale. « Des parents à Neuilly préfèrent inscrire leurs enfants à Saint-Dominique ou Sainte-Croix car ils n’ont pas obtenu Pasteur, public, et qu’il y a encore une peur du collège Maurois même si c’est de moins en moins le cas. » Plus généralement, le porte-parole de la PEEP pointe aussi « la perte de confiance dans le public lié au problème d’absentéisme des professeurs ».