Nanterre : le piquet de grève du dépôt RATP dispersé par la police

Pour la première fois depuis le début du mouvement, la police a utilisé des gaz lacrymogènes pour libérer l’accès au dépôt de bus de Nanterre.

 Nanterre, ce lundi. Près de cent manifestants ont été dispersés par les forces de l’ordre au dépôt de bus de Nanterre ce lundi 30 décembre au matin.
Nanterre, ce lundi. Près de cent manifestants ont été dispersés par les forces de l’ordre au dépôt de bus de Nanterre ce lundi 30 décembre au matin. DR

Face à face musclé, ce lundi matin à Nanterre, entre grévistes et forces de l'ordre. Comme à plusieurs reprises depuis le 5 décembre et le début de la grève contre la réforme des retraites, les policiers sont intervenus pour débloquer un dépôt de bus de la RATP. Mais ils ont dû, cette fois-ci, utiliser des gaz lacrymogènes pour disperser la centaine de manifestants de l'Interprofessionnelle 92 et de la RATP.

« C'est une première dans les Hauts-de-Seine, assure le syndicaliste Gaël Quirante, figure de Sud Poste 92. Depuis le début du mouvement, des piquets de grève étaient régulièrement organisés devant les dépôts de Nanterre, Asnières, Châtillon et Montrouge, et à chaque fois, il y avait des discussions avec les forces de l'ordre présentes sur place. Là, les policiers se sont montrés particulièrement agressifs… »

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Aux yeux des syndicalistes, ce changement d'attitude n'est pas un hasard. « Il coïncide avec l'opération communication du gouvernement qui tente de faire croire qu'en termes de transport, la situation s'améliore peu à peu, s'agace un manifestant. Or à Nanterre, le dépôt de bus compte toujours une majorité de grévistes… »

De son côté, la préfecture de police a confirmé, ce lundi matin sur Twitter, avoir débloqué le dépôt de bus de Nanterre, tout comme ceux de Paris (XIVe) et de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). « Aucune difficulté recensée à cette heure », précisent les forces de l'ordre.

L'épisode n'a toutefois pas entamé la détermination des grévistes les plus mobilisés. Une détermination clairement affichée lors de l'assemblée générale intersyndicale et interprofessionnelle du nord 92, qui s'est tenue le 17 décembre dernier à la Bourse du travail de Gennevilliers. Ce jour-là, quelque 150 personnes, enseignants, machinistes de la RATP, postiers, infirmiers, étudiants et autres salariés de l'énergie avait répété leur objectif : obtenir le retrait de la réforme des retraites.