Une seule police pour le Grand Paris
Difficile jusqu'ici pour un policier parisien de passer le périphérique pour procéder à une interpellation, difficile aussi d'agir en banlieue sur des bandes de la petite couronne qui se sont affrontées en plein coeur de la capitale. Longtemps annoncé, le « Grand Paris de la police » a été officialisé hier en Conseil des ministres. Il sera effectif le 14 septembre, plaçant 26 000 policiers de Paris et des trois départements de la petite couronne (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne) sous le commandement unique du préfet de police de Paris, Michel Gaudin.
Prônée par Nicolas Sarkozy, la mise en place du dispositif a été accélérée à la suite d'une série d'incidents violents survenus au printemps en banlieue, notamment l'attaque de policiers par des hommes armés de fusils d'assaut à La Courneuve (Seine-Saint-Denis) en mai dernier.
Le décret instituant cette nouvelle organisation, présenté hier par Brice Hortefeux, le ministre de l'Intérieur, a pour ambition d'harmoniser les compétences de sécurité et d'ordre publique et de fluidifier la communication entre les forces de police.
En clair : « Une BAC (brigade anti-criminalité) interdépartementale sera créée et pourra agir sur l'ensemble de la zone, explique-t-on à la préfecture de police de Paris. De même, nous pourrons offrir les services de la direction de l'ordre public et de la circulation (DOPC) parisienne aux départements de la petite couronne, lors de grands événements, au Stade de France (Seine-Saint-Denis) par exemple. Le plan antidrogue parisien, également, sera étendu. » Jusqu'ici, la préfecture de police (PP) de Paris, souvent qualifiée d'« Etat dans l'Etat », avait déjà compétence en petite couronne dans plusieurs domaines, notamment sur les pompiers, la police judiciaire, et le service régional des transports.
