Après la mort de Mahsa Amini, les Iraniennes crient leur colère : «Nous sommes toutes otages»

Depuis le décès de cette jeune iranienne de 22 ans, détenue par la police des mœurs pour «port de vêtements inappropriés», les manifestations prennent de l’ampleur partout dans le pays. En première ligne, des femmes réclament la fin d’un régime liberticide.

Téhéran (Iran), lundi 19 septembre. Les manifestations se multiplient depuis la mort de Mahsa Amini, durement réprimées par le régime. On déplore déjà trois décès dans la province du Kurdistan. AFP/Stringer/Anadolu Agency
Téhéran (Iran), lundi 19 septembre. Les manifestations se multiplient depuis la mort de Mahsa Amini, durement réprimées par le régime. On déplore déjà trois décès dans la province du Kurdistan. AFP/Stringer/Anadolu Agency 

    Poing levé, voile baissé, des femmes scandent des slogans hostiles au gouvernement iranien. Depuis cinq jours, elles sont des milliers à braver la peur dans plusieurs villes du pays pour rendre hommage à Mahsa Amini. Cette jeune Iranienne, originaire de la province du Kurdistan, est décédée vendredi, à 22 ans, à la suite de son interpellation à Téhéran pour avoir mal porté son voile. Jusqu’ici anonyme, elle est devenue le symbole de l’oppression des femmes par le régime des mollahs.

    Jila (le prénom a été modifié), 16 ans, rappelle n’être « qu’une enfant ». Contactée via les réseaux sociaux, l’adolescente a déambulé lundi soir dans les rues de la capitale avec une amie et la mère de celle-ci. « Le pouvoir nous dit comment nous habiller et porter nos hijabs… Toutes les ados ont déjà eu des problèmes avec la police, qui nous attend à la sortie du métro », déplore celle qui a reçu le soutien de sa famille quand elle a décidé de retirer son hijab pour la manifestation.