Comment Alexeï Navalny est devenu la bête noire du Kremlin, un combat qui lui a coûté la vie

Créateur de la Fondation anticorruption, l’emblématique opposant russe est décédé ce vendredi à 47 ans, dans une colonie pénitentiaire en Sibérie où il purgeait une peine de 19 ans de prison pour « extrémisme ».

Alexeï Navalny, ici au côté de sa femme Yulia (à dr.) à Moscou en 2020, manifeste en hommage à l‘opposant russe Boris Nemtsov, assassiné en 2015. AFP/Kirill Kudryatsev
Alexeï Navalny, ici au côté de sa femme Yulia (à dr.) à Moscou en 2020, manifeste en hommage à l‘opposant russe Boris Nemtsov, assassiné en 2015. AFP/Kirill Kudryatsev 

    On a souvent parlé d’Alexeï Navalny comme d’une « bête noire », d’une « ombre » planant sur les ambitions de Vladimir Poutine. Mais l’opposant de 47 ans est mort ce vendredi 16 février, à un mois de l’élection présidentielle russe, parce qu’il prenait trop la lumière. Même depuis le cachot d’une prison au fin fond de la Sibérie.

    Lorsqu’il émerge sur la scène de l’opposition russe au début des années 2010, ce juriste de formation se présente comme « un petit moustique dont les piqûres font mal ». Son 1,88 m, son regard cristallin et son sourire charmeur disent le contraire. Au-delà d’un charisme naturel, ce sont surtout ses enquêtes sur la corruption, ses pieds de nez au FSB et son jusqu’au-boutisme qui transforment le « petit moustique » en opposant d’envergure, dont la notoriété deviendra mondiale.