Comment la rébellion express du groupe Wagner a fait vaciller le pouvoir de Poutine

Le groupe paramilitaire d’Evgueni Prigojine a progressé samedi vers Moscou avant que le chef de la milice n’annonce que ses troupes rebroussaient chemin. Récit de près de 24 heures chaotiques.

Des troupes du groupe Wagner se retirent des quartiers généraux du district militaire sud pour rentrer à leur base ce samedi à Rosto-sur-Don, après s'en être emparé dans la matinée. REUTERS/Stringer
Des troupes du groupe Wagner se retirent des quartiers généraux du district militaire sud pour rentrer à leur base ce samedi à Rosto-sur-Don, après s'en être emparé dans la matinée. REUTERS/Stringer 

    Coup de bluff, coup de pression, coup de folie ou tout simplement coup d’État ? À deux cents kilomètres de Moscou, Evgueni Prigojine, le puissant patron de la milice paramilitaire Wagner a subitement ordonné ce samedi 24 juin, en fin d’après-midi, à ses troupes de retourner dans leurs camps. Un scénario incompréhensible, de bout en bout, qui plonge la Russie dans la perplexité, voire l’instabilité.

    Pendant près de vingt-quatre heures, l’homme qui revendique être à la tête de 25 000 mercenaires a tenu le monde en haleine en annonçant que ses hommes, « des patriotes russes », étaient entrés en rébellion contre les chefs de l’armée pour libérer le pays « de la corruption, du mensonge et de la bureaucratie ».