Iran : Narges Mohammadi, Prix Nobel de la paix, condamnée à un an de prison pour « propagande contre l’État »

Une nouvelle fois, la militante iranienne, âgée de 52 ans, a été sanctionnée mardi pour son engagement contre le voile obligatoire pour les femmes et contre la peine de mort.

Narges Mohammadi, lauréate du prix Nobel de la paix en 2023.  AFP/NARGES MOHAMMADI FOUNDATION.
Narges Mohammadi, lauréate du prix Nobel de la paix en 2023. AFP/NARGES MOHAMMADI FOUNDATION.

    La militante iranienne pour les droits des femmes Narges Mohammadi, lauréate du Prix Nobel de la paix 2023 et déjà emprisonnée dans son pays, a été condamnée à un an de prison pour « propagande contre l’État », a annoncé mardi son avocat sur X. Âgée de 52 ans et incarcérée depuis novembre 2021, la militante a été maintes fois emprisonnée depuis 25 ans pour son engagement contre le voile obligatoire pour les femmes et contre la peine de mort, explique-t-il, en son nom, sur le réseau social.

    Elle avait refusé d’assister à l’audience de son nouveau procès le 8 juin après avoir demandé, sans succès, que celui-ci soit ouvert au public. Mostafa Nili a précisé que sa cliente avait été jugée pour « ses propos sur Dina Ghalibaf (journaliste et étudiante iranienne qui avait accusé la police d’agression sexuelle, NDLR), et sur le boycott des législatives » tenues en mars en Iran.

    VidéoLe Nobel de la paix pour la journaliste iranienne Narges Mohammadi, toujours emprisonnée à Téhéran

    La militante avait diffusé en mars un message audio depuis la prison, dans lequel elle dénonçait une « guerre à grande échelle contre les femmes » dans la République islamique. En Iran, les femmes sont tenues de respecter un code vestimentaire strict les obligeant notamment de dissimuler les cheveux dans les lieux publics depuis la Révolution islamique de 1979.



    Dans son message, Narges Mohammadi avait cité le cas de Dina Ghalibaf, qui, selon des ONG, a été arrêtée vers la mi-avril après avoir accusé sur les réseaux sociaux la police de l’avoir agressée sexuellement lors d’une précédente arrestation dans le métro.

    Dina Ghalibaf a ensuite été libérée. Le représentant de la justice, Mizan Online, a affirmé le 22 avril que l’étudiante « n’avait pas été violée » et que l’Autorité judiciaire l’avait poursuivi pour avoir fait « une déclaration mensongère ».