Proche-Orient : Israël vise la Syrie, le pape manifeste fait part de sa « vive inquiétude »

Israël a frappé la Syrie, dans la nuit de samedi à dimanche, en riposte à des tirs de roquettes vers la partie annexée du plateau du Golan, après des tirs similaires depuis le Liban voisin et la bande de Gaza ces derniers jours.

L’artillerie israélienne a visé « la région de Syrie d’où ont été tirées des roquettes » en riposte à des tirs de roquettes vers la partie annexée du plateau du Golan. AFP/JALAA MAREY
L’artillerie israélienne a visé « la région de Syrie d’où ont été tirées des roquettes » en riposte à des tirs de roquettes vers la partie annexée du plateau du Golan. AFP/JALAA MAREY

    Avec la nouvelle recrudescence des violences au Moyen-Orient, l’artillerie israélienne a visé « la région de Syrie d’où ont été tirées des roquettes », a annoncé l’armée israélienne ce dimanche, en indiquant avoir également utilisé un drone.

    Des tirs confirmés par la Syrie. « À 5 heures environ ce matin (2 heures GMT), l’ennemi israélien a tiré plusieurs projectiles depuis le Golan occupé, visant plusieurs zones du sud », a précisé l’agence officielle syrienne Sana en ajoutant que ces frappes ont causé des « dommages matériels ». En outre, certains projectiles ont été « interceptés » par la défense antiaérienne syrienne.

    Le pape François a exprimé ce dimanche à l’occasion de la fête de Pâques sa « vive inquiétude en raison des attaques de ces derniers jours » au Proche-Orient, qui menacent selon lui le « dialogue » entre Israéliens et Palestiniens.

    Les violences survenues à Jérusalem et dans la région « menacent le climat souhaité de confiance et de respect réciproque nécessaire pour reprendre le dialogue entre Israéliens et Palestiniens », a déclaré le pape argentin lors de sa traditionnelle bénédiction « Urbi et Orbi », devant quelque 100 000 fidèles réunis place Saint-Pierre, au Vatican.

    Une trentaine de roquettes

    La frappe israélienne de la nuit intervient après les deux attentats anti-israéliens qui ont fait trois morts vendredi. Un touriste italien a été tué et sept autres personnes, âgées de 17 à 74 ans, blessées dans cette attaque survenue un soir de shabbat et pendant la semaine de la Pâque juive. Plus tôt vendredi, deux sœurs de la colonie israélienne d’Efrat, âgées de 16 et 20 ans et détentrices des nationalités israélienne et britannique, avaient été tuées et leur mère grièvement blessée dans une attaque palestinienne contre leur voiture en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967

    Par ailleurs, selon l’armée israélienne, au moins une des roquettes tirées depuis la Syrie a été interceptée par la défense antiaérienne israélienne et deux sont tombées dans des terrains vagues de la partie du Golan annexée par Israël après avoir été conquise en 1967.

    Jeudi, une trentaine de roquettes avaient été tirées du Liban vers Israël, blessant une personne et causant des dégâts matériels. L’armée israélienne a riposté en menant des frappes sur Gaza et sur le sud du Liban. Pour l’armée israélienne, les tirs depuis le Liban, non revendiqués, étaient « palestiniens » et très vraisemblablement du mouvement islamiste Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza. Il s’agit d’une escalade sans précédent sur le front israélo-libanais depuis 2006.

    92 Palestiniens, 18 Israéliens, une Ukrainienne et un Italien tués

    Les deux pays sont techniquement en état de guerre après différents conflits et la ligne de cessez-le-feu est contrôlée par la Force intérimaire des Nations unies (Finul), déployée dans le sud du Liban.

    Vendredi soir, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu « a donné l’ordre à la police de mobiliser toutes les unités de réserve de la police aux frontières, et à l’armée de mobiliser des forces supplémentaires ».

    Ce dimanche, la police israélienne a précisé que quatre bataillons de réserve de la police aux frontières seraient déployés dans des centres-villes, outre les unités déjà mobilisées dans la ville mixte de Lod et dans la région de Jérusalem. En outre, le ministère de la Défense a confirmé samedi soir mobiliser des soldats pour appuyer la police et a annoncé renforcer les restrictions d’entrée en Israël pour les Palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza, notamment les travailleurs.

    De son côté, le Qatar, qui a déjà servi de médiateur entre Israël et le Hamas au pouvoir à Gaza a annoncé vouloir intervenir pour mettre en œuvre « une désescalade ». Depuis début janvier, le conflit israélo-palestinien a coûté la vie à au moins 92 Palestiniens, 18 Israéliens, une Ukrainienne et un Italien.