Gaza : bousculades, noyades… pourquoi les largages d’aide humanitaire virent-ils au drame ?

Dix-huit personnes sont mortes lundi lors d’un largage d’aide humanitaire dans le nord de la bande de Gaza, selon le Hamas au pouvoir dans la zone. Le groupe islamiste palestinien a demandé mardi que les vivres ne soient plus acheminés de la sorte. Les États-Unis souhaitent pour leur part poursuivre.

De l'aide humanitaire larguée à l'ouest de la ville de Gaza, le 25 mars 2024. AFP
De l'aide humanitaire larguée à l'ouest de la ville de Gaza, le 25 mars 2024. AFP

    À l’origine, l’idée était de soulager la détresse des Gazaouis, en proie à la famine, surtout au nord du territoire palestinien. Et puis il y a eu les drames, alors que la guerre entre Israël et le Hamas continue de faire rage. Selon le gouvernement du Hamas, 18 personnes sont mortes lundi - douze par noyade et six par bousculade - en tentant de récupérer de l’aide humanitaire parachutée sur une plage à proximité de la ville de Gaza, au nord du territoire palestinien. Début mars, cinq personnes avaient déjà perdu la vie dans une opération similaire. Autant de drames qui ont conduit le mouvement islamiste au pouvoir dans la bande de Gaza à demander, mardi, l’arrêt de tels largages.

    Les parachutages de ces « colis » - qui contiennent surtout de la nourriture et des produits d’hygiène - sont notamment assurés par des pays comme la Jordanie, la France ou les États-Unis. Une « goutte d’eau dans l’océan », a reconnu auprès de l’AFP un lieutenant de l’armée de l’air américaine ayant participé à ces opérations. Mais sont-elles dispensables, alors que les accès terrestres sont, eux, très limités - le Hamas réclame leur multiplication, en lieu et place des largages aériens - et que la population de la bande de Gaza est à l’agonie ? Selon l’ONU, si rien n’est fait, c’est une famine généralisée qui guetterait ce territoire de 2,4 millions d’habitants.