Japon : un décès potentiellement lié à des compléments alimentaires, peu après un rappel des produits

Un groupe pharmaceutique a indiqué enquêter sur la mort de l’un de ses clients, qui a succombé à un dysfonctionnement rénal. La société avait annoncé la semaine passée un rappel de plusieurs compléments alimentaires à base de « beni koji ».

Le groupe pharmaceutique a reconnu que des dizaines d'hospitalisations pourraient être liées à la consommation de ses compléments alimentaires. (Illustration) Istock
Le groupe pharmaceutique a reconnu que des dizaines d'hospitalisations pourraient être liées à la consommation de ses compléments alimentaires. (Illustration) Istock

    De jour en jour, le scandale sanitaire s’aggrave. Un groupe pharmaceutique japonais a déclaré mardi enquêter sur un décès dû à un dysfonctionnement rénal, potentiellement lié à des compléments alimentaires dont il avait annoncé un rappel la semaine dernière. Il avait déjà reconnu ces derniers jours que l’hospitalisation de plusieurs dizaines de personnes pouvait être mise en lien avec la consommation de ces produits.

    « Nous avons connaissance d’un cas présentant un lien de causalité potentiel entre un décès et notre produit », a déclaré Kobayashi Pharmaceutical dans un communiqué. « Nous enquêtons actuellement sur ce lien et sur ce qui s’est passé », a ajouté le groupe, basé à Osaka, dans l’ouest du pays, présentant ses « plus sincères excuses ». La personne décédée, dont l’identité n’a pas été dévoilée, aurait acheté ces compliments en continu pendant environ trois ans, selon l’agence de presse japonaise Kyodo News. Des médias locaux ont également indiqué que des responsables de la société rendraient visite mardi à la famille de la victime.

    Réduire le « mauvais cholestérol »

    Si c’est la première fois que la société signale un cas de décès possiblement lié à ses produits, Kobayashi Pharmaceutical avait déjà reconnu lundi que l’hospitalisation de 26 personnes était possiblement liée à certains de ses compléments alimentaires, vendus sans ordonnance. Selon Kyodo News, la société a depuis signalé 50 hospitalisations supplémentaires de consommateurs ayant eu recours à ses produits.

    Les trois compléments rappelés contiennent un type de riz fermenté à la levure appelé « beni koji », censé réduire le « mauvais cholestérol ». Le groupe pharmaceutique a commencé à commercialiser ces produits depuis 2021, et en a vendu depuis plus d’un million de colis, selon les médias japonais.



    Kobayashi Pharmaceutical avait affirmé lundi qu’aucune conclusion n’avait été tirée quant à un éventuel lien de cause à effet entre ses compléments alimentaires et les hospitalisations. « Après analyse, nous avons constaté qu’il était possible que les matières premières utilisées pour fabriquer le beni koji contiennent des ingrédients que notre société n’avait pas l’intention d’inclure », avait cependant reconnu le groupe. Il avait aussi signalé vendredi que 13 personnes avaient développé une maladie rénale et d’autres problèmes de santé après avoir consommé ses compléments.

    Le doute autour de ces produits s’était installé en janvier, après qu’un médecin a remarqué plusieurs pathologies en lien avec ces compléments, selon The Japan Times. Les patients souffrent en majorité de gonflements, de fatigue et d’une réduction de la fonction rénale.

    Rappel de saké et de crackers au fromage

    Les compléments alimentaires incriminés ont été fournis à une cinquantaine d’entreprises au Japon et dans le monde, d’après la chaîne de télévision publique NHK. Le nombre de sociétés utilisant ces produits pourrait être encore plus élevé, selon les médias japonais, des grossistes figurant parmi les clients du groupe.

    Kobayashi Pharmaceutical a demandé à toutes ces entreprises de rappeler volontairement tous les autres produits utilisant le même ingrédient, l’incident touchant une large gamme d’aliments, du saké aux confiseries en passant par le pain et le miso, le beni koji était aussi utilisé comme colorant ou comme arôme. Elle a exhorté plus largement la population à ne plus consommer de produits contenant la substance, d’après NHK.

    Deux entreprises ont déjà lancé des rappels volontaires, selon la chaîne japonaise : le fabricant de boissons Takara Shuzo, pour son saké « Mio Premium Rose », et le vendeur en ligne Zero Plus, qui a retiré de la vente des crackers au fromage.