Corée du Nord : Trump accepte une rencontre historique avec Kim Jong-un

Donald Trump avait prévenu jeudi soir qu’une « annonce majeure » était imminente sur le dossier coréen.

 Donald Trump a accepté de rencontrer Kim Jung-un sur fond de désescalade nucléaire.
Donald Trump a accepté de rencontrer Kim Jung-un sur fond de désescalade nucléaire. AFP

    Qui aurait pu penser ça il y a encore quelques semaines? Alors que le niveau de tension entre Etats-Unis et la Corée du Nord n'a cessé de monter depuis un an, la détente amorcée ces derniers jours vient de s'accélérer brutalement : le leader nord-coréen Kim Jong-un s'est en effet engagé à stopper les essais nucléaires et a proposé une rencontre à Donald Trump, qui a accepté. C'est Chung Eui-yong, conseiller national sud-coréen à la Sécurité, qui a fait ces annonces depuis la Maison Blanche à Washington (Etats-Unis), dans la nuit de jeudi à vendredi.

    Selon les mots de l'émissaire, Kim Jong-un, qu'il a rencontré lundi, s'est engagé à œuvrer à la « dénucléarisation » de la péninsule coréenne et a promis de s'abstenir « de tout nouveau test nucléaire ou de missile ». C'est lui qui a transmis ce jeudi au président américain l'invitation de l'homme fort de Pyongyang.

    Du jamais vu

    Les deux leaders, qui se verront « d'ici le mois de mai », ne se sont pour l'heure jamais rencontrés, ni même parlé au téléphone. Plus largement, jamais un locataire du bureau ovale - et presque aucun leader occidental - n'a rencontré en face-à-face un leader nord-coréen.

    Fait totalement inhabituel, le président américain avait lui-même annoncé aux journalistes l'imminence de cette déclaration, deux heures plus tôt, lors d'une très brève incursion dans la salle de presse de la Maison Blanche, provoquant immédiatement une immense effervescence.

    Une semaine de tractations

    Après s'être longuement entretenu lundi avec Kim Jong-un à Pyongyang, ce haut responsable avait assuré que ce dernier était désormais prêt à bouger sur le dossier longtemps tabou de l'arsenal nucléaire de Pyongyang, « si les menaces militaires contre le Nord disparaissent et si la sécurité de son régime est garantie ».

    « Nous avons un message de la Corée du Nord pour les Etats-Unis », avait-il déclaré mardi aux journalistes à son retour de Pyongyang, avant de s'envoler ce jeudi pour Washington.

    Ce rebondissement spectaculaire s'inscrit dans le cadre de la remarquable détente qui s'est amorcée sur la péninsule depuis le début de l'année à la faveur des jeux Olympiques d'hiver de Pyeongchang, après deux années de très fortes tensions liées aux programmes nucléaire et balistique nord-coréens. Nord et Sud ont également décidé selon Séoul de la tenue fin avril d'un troisième sommet intercoréen, après ceux de 2000 et 2007.

    Les Etats-Unis et le Japon maintiennent la pression

    Le président américain Donald Trump avait salué mardi ces signes d'ouverture de la Corée du Nord tout en appelant à la prudence et en réaffirmant que toutes les options étaient sur la table. Donald Trump insiste sur le fait que les sanctions vis-à-vis de la Corée du Nord se poursuivront jusqu'à un accord sur la dénucléarisation totale du pays.

    De son côté, le Japon qui avait émis des doutes sur le récent rapprochement avec la Corée du Sud à la faveur des jeux Olympiques d'hiver de Pyeongchang et sur les intentions de la Corée du Nord derrière la proposition de discussions avancée par Pyongyang, a salué la perspective de la rencontre entre Donald Trump et Kim Jong-un. Mais selon Shinzo Abe, le Premier ministre du Japon, « il n'y a pas de changement de politique de la part du Japon et des Etats-Unis. » Et d'ajouter : « Nous continuerons à exercer une pression maximale jusqu'à ce que la Corée du Nord prenne des mesures concrètes vers une dénucléarisation de manière parfaite, vérifiable et irréversible. »