La crise démographique en Russie est « catastrophique pour l’avenir », avertit le Kremlin

Le taux de natalité russe est de 1,4 enfant par femme. Un chiffre « catastrophique pour l’avenir de la nation », a déclaré vendredi un porte-parole du Kremlin, sans remettre en cause les politiques d’incitation aux naissances.

Le taux de natalité préoccupe les autorités russes. (Illustration) Icon Sport/Sina Schuldt
Le taux de natalité préoccupe les autorités russes. (Illustration) Icon Sport/Sina Schuldt

    La natalité en berne en Russie. Le Kremlin a relevé vendredi que la situation démographique était « catastrophique pour l’avenir de la Nation », alors que les diverses politiques menées depuis un quart de siècle n’ont pas permis d’amélioration.

    « Nous vivons dans le plus grand pays du monde, et nous sommes de moins en moins chaque année. La seule façon d’y remédier est d’accroître le taux de natalité », a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, selon l’agence Tass. « Il est aujourd’hui terriblement bas : 1,4 (enfant par femme). Ce chiffre est comparable à celui des pays européens, du Japon, etc. Mais c’est catastrophique pour l’avenir de la Nation », a-t-il ajouté.



    Depuis son arrivée au Kremlin en 2000, Vladimir Poutine a fait de la crise démographique russe, héritée de la période soviétique, une priorité. Si l’espérance de vie a augmenté, la natalité est restée très basse et loin du seuil de renouvellement générationnel de 2,1 enfants par femme. Cette situation démographique a été exacerbée dans les années 1990, du fait du très faible niveau des naissances dans cette période de crise sociale et économique qui a suivi la chute de l’URSS. Or, c’est cette génération très restreinte qui est en âge de faire des enfants, mais qui aujourd’hui n’en fait que très peu, ce qui risque d’accélérer le déclin russe.

    « Fossé démographique »

    Pour autant le Kremlin a indiqué vendredi ne pas considérer que la politique des autorités d’incitation aux naissances était un échec. Dmitri Peskov, interrogé sur ses propos lors d’un briefing téléphonique, a jugé que la faible natalité en Russie n’était pas le résultat d’un manque de confiance des Russes dans l’avenir, pointant la natalité en berne en Europe occidentale et au Japon. Il a également cité le « fossé démographique » dû aux pertes abyssales durant la Seconde Guerre mondiale et à la chute de l’Union soviétique.

    « La démographie est un domaine à part : les mesures mises en œuvre n’ont pas un effet immédiat, l’effet est différé. Par conséquent, la situation restera difficile pendant un certain temps, mais le gouvernement travaille vraiment dur pour cela et ce sujet est l’une des principales priorités du président de la Russie », a insisté Dmitri Peskov.

    Selon l’agence des statistiques Rosstat, la Russie comptait début 2024 146 millions d’habitants. Entre 2000 et 2022, les années Covid, la population « permanente » a baissé d’environ 500 000 personnes chaque année, et en 2023 la baisse était d’un peu moins de 300 000. La Russie ne communique pas sur ses pertes militaires en Ukraine, qui peuvent elles aussi affecter la natalité pour les années à venir. Selon le site russe RBC. ru, un média spécialisé dans l’économie, Rosstat prévoit que la population russe plonge de trois millions d’ici 2030, soit environ 143 millions d’habitants.