Tensions entre la France et le Mali : Paris et Bamako suspendent la délivrance de visas

C’est la France qui, en premier, a suspendu les visas avec le Mali après avoir placé le pays en zone rouge, « formellement déconseillée aux voyageurs ».

La France a retiré ses soldats du Mali l'été dernier. AFP/Florent Vergnes
La France a retiré ses soldats du Mali l'été dernier. AFP/Florent Vergnes

    Les relations se dégradent un peu plus. La France et le Mali ont suspendu la délivrance de visas aux ressortissants de l’autre pays par leurs services consulaires respectifs à Bamako et à Paris, dans un contexte de vives tensions bilatérales et régionales, a appris l’AFP de sources diplomatiques ce jeudi.

    La France a, la première, suspendu en début de semaine la délivrance de visas après avoir placé tout le Mali, y compris Bamako, en zone rouge, « formellement déconseillée aux voyageurs ». La capitale malienne se trouvait auparavant en zone orange, « déconseillée sauf raison impérative ». Le reste de ce vaste pays était déjà en zone rouge en raison de la propagation djihadiste, du risque d’enlèvement et de l’insécurité de manière générale.

    Le ministère malien des Affaires étrangères a dit avoir appris ce classement « avec surprise », tard mercredi sur les réseaux sociaux. Il a donc décidé de faire de même avec les services maliens compétents à Paris, « en application de la réciprocité ».

    Une dégradation des relations depuis le coup d’État

    « Cette modification entraîne une réorganisation des services de l’ambassade de France à Bamako, qui ne pourra dès lors plus délivrer de visas jusqu’à nouvel ordre », indique sur son site Internet Capago, prestataire traitant les demandes de visa en amont avant l’instruction des dossiers par les services français. La même source précise que la France a également suspendu la délivrance de visas par ses services au Burkina.

    Les relations entre Paris et Bamako se sont fortement dégradées ces dernières années, depuis que le gouvernement malien a été renversé lors d’un double coup d’État en 2020 et en 2021, aboutissant à l’arrivée au pouvoir d’une junte. Au point que la France a retiré ses troupes, installées dans le cadre de l’opération Barkhane au Mali, l’été dernier, et que l’ambassadeur français a été expulsé du pays.

    De son côté, le nouveau gouvernement malien s’est tourné politiquement et militairement vers la Russie.