Ukraine : démissions en série de responsables politiques avant un remaniement gouvernemental majeur

« Plus de 50 % des membres du gouvernement sera remplacé », a indiqué David Arakhamia, chef de file des parlementaires du parti au pouvoir.

Au moins six responsables politiques ukrainiens, dont des ministres, ont présenté leur démission mardi. AFP/Genya Savilov.
Au moins six responsables politiques ukrainiens, dont des ministres, ont présenté leur démission mardi. AFP/Genya Savilov.

    Au moins six responsables politiques ukrainiens, dont des ministres, ont présenté leur démission mardi et un conseiller présidentiel a été limogé avant, selon le parti au pouvoir, l’annonce d’un remaniement majeur du gouvernement, après deux ans et demi de guerre.

    « Comme promis, une réinitialisation majeure du gouvernement peut être attendue cette semaine. Plus de 50 % des membres du gouvernement sera remplacé », a écrit sur Telegram David Arakhamia, chef de file des parlementaires du parti au pouvoir.

    Le président Volodymyr Zelensky va ainsi tenter de renforcer la confiance dans son équipe, au moment où le pays est confronté à de nombreux défis, dont les bombardements russes quotidiens.

    Plusieurs ministres avaient déjà présenté leur démission mardi soir, notamment ceux des Industries stratégiques, de la Justice et de l’Environnement. Un décret présidentiel a également annoncé que le chef adjoint du cabinet du président Zelensky, Rostyslav Shurma, l’un de ses principaux collaborateurs, avait été démis de ses fonctions.

    Les autorités sous pression ?

    L’Ukraine a été touchée par une attaque meurtrière, mardi. Au moins 51 personnes ont été tuées et au moins 271 blessées dans une frappe de missiles russes sur la ville de Poltava, dans le centre de l’Ukraine, qui a notamment partiellement détruit un institut militaire, selon un nouveau bilan officiel qui risque encore de s’alourdir.

    Une frappe qui a suscité la colère parmi les blogueurs militaires ukrainiens, influents depuis le début du conflit. D’après certains d’entre eux, l’armée russe avait pour objectif une cérémonie militaire officielle en plein air, soit une grande concentration de soldats qui en a fait une cible facile, ce que réfute le ministère de la Défense.

    La députée Mariana Bezougla, membre de la commission Défense du Parlement et très critique du commandement militaire ukrainien, a regretté sur Telegram qu’aucun officier de haut rang n’ait été puni pour avoir mis en danger des groupes de militaires à l’occasion d’incidents similaires par le passé. « Les tragédies se répètent. Quand cela cessera-t-il ? », a-t-elle écrit.

    Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky a dit avoir ordonné « une enquête complète et rapide » sur les circonstances ayant permis cette attaque russe.

    La semaine dernière, le commandement de l’armée ukrainienne s’était déjà retrouvé sous pression en raison du crash d’un avion de combat F-16, un précieux équipement militaire récemment livré à Kiev après plus de deux ans d’attente, et de la mort de son pilote, formé aux États-Unis. Le président ukrainien avait alors limogé le commandant de l’armée de l’air, Mykola Olechtchouk.

    Plusieurs remaniements

    Le président Zelensky a procédé à plusieurs remaniements depuis le début de la guerre, limogeant son ministre de la Défense en septembre après des scandales de corruption et remplaçant le chef d’état-major de l’armée après des revers sur le champ de bataille.

    Son premier mandat présidentiel, qui a débuté en 2019, a expiré en mai, mais il est resté en poste, en application de la loi martiale en vigueur depuis l’invasion russe.