JO Paris 2024, basket : les Bleues en finale olympique à l’issue d’un thriller franco-belge

Soirée irréelle vécue ce vendredi à l’Arena Bercy : l’équipe de France féminine de basket a arraché une victoire au bout de la prolongation face à la Belgique (81-75) et affrontera les États-Unis, dimanche, en finale de ses JO. La même affiche que pour les hommes.

Au terme d'une bataille qui s'est éternisée en prolongation, les Bleues sont venue à bout des Belges, ce vendredi soir. LP/Olivier Arandel
Au terme d'une bataille qui s'est éternisée en prolongation, les Bleues sont venue à bout des Belges, ce vendredi soir. LP/Olivier Arandel

    Il se passe quelque chose dans cette arène de Bercy. Haut lieu des sports indoor depuis 1984, l’ex-POPB fête durant ces Jeux olympiques un sublime quarantième anniversaire. Avec une apothéose folle, dimanche (15h30) : la finale du tournoi féminin entre l’équipe de France et les invincibles Américaines, nonuples médaillées d’or en treize éditions. Une affiche similaire à la finale masculine, disputée ce samedi soir (21h30), qui réaffirme la stature du basket hexagonal sur le plan mondial.

    Bercy n’était pourtant pas tout acquis à la cause bleu-blanc-rouge ce vendredi soir, partagé à 70-30 avec nos amis du Plat pays. Trois heures après la balade américaine contre l’Australie dans une ambiance terne, les décibels ont grimpé pour ce choc entre France et Belgique. Et en dehors des trop nombreuses places vides côté VIP, le public français a pesé pour emmener son équipe vers le succès. Car les Bleues ont longtemps subi la loi des Belges, entraînées par Rachid Meziane, ex-entraîneur adjoint français (2014-2021).

    Elles se sont relevées d’un 22-0

    Durant 23 minutes, soit un peu plus de deux quarts-temps, rien n’a vraiment fonctionné pour les joueuses de Jean-Aimé Toupane. Leur jeu était en place mais l’adresse était cauchemardesque, y compris sur des tirs ouverts, à l’image de Marine Johannès ou de Marième Badiane. Il y a bien eu cette belle séquence, pleine d’agressivité, au début du deuxième quart pour mener 31-24. Mais, derrière, les coéquipières de Gabby Williams ont encaissé un cinglant 22-0 en sept minutes, de la 16e à la 23e.



    Les prémices d’un horrible scénario. Avant que l’adresse belge, irréelle par moments sur des tirs « hourras », ne baisse enfin. Le quatrième quart-temps et la prolongation, l’heure des héroïnes, de celles qui ne craignent pas de perdre, ont tout fait basculer. Au plus grand bonheur d’une salle en fusion, comme pour Nicolas Batum et Victor Wembanyama la veille. Et si la réussite aux tirs n’a pas beaucoup augmenté pour les Françaises (elles terminent à 30 %); c’est dans le combat qu’elles sont allées chercher ce succès.

    Quand il faut plusieurs tirs pour marquer un panier ou simplement obtenir des lancers, c’est aussi le signe que les rebonds offensifs étaient bleu-blanc-rouge. Dans ce domaine, Iliana Rupert ou Janelle Salaün ont donné une leçon de courage pour ne rien lâcher et transporter Bercy avec elles. « Qui ne saute pas n’est pas Français », ont hurlé les fans tricolores, faisant trembler la tribune de presse. Le classique « Allumer le feu » de Johnny Hallyday a fini par emporter la foule. Y compris Vincent Collet, sélectionneur masculin assis au bord du parquet.

    Si clutch, Gabby Williams

    Les dernières minutes sont devenues irrespirables, sous les yeux de Sandrine Gruda, venue encourager ses coéquipières malgré sa non-sélection. Les Bleues pensaient avoir fait le plus dur en menant de 6 points à 50 secondes du terme. Mais en deux actions, un coup de sifflet discutable et un nouveau tir extérieur héroïque, la Belgique a arraché la prolongation. Il était écrit que rien ne serait facile. Exemplaire, Iliana Rupert a été gargantuesque, des deux côtés du parquet, dans cette victoire tardive. Gabby Williams aussi, autrice d’un panier « clutch » à 37 secondes du terme.

    Les équipes de France s’offrent une double finale face à « Team USA ». Un défi encore plus immense chez les filles face à des Américaines qui n’ont plus perdu une rencontre olympique depuis 1992. « La médaille d’or est un standard pour nous », rappelle Alyssa Thomas. Pour Rachid Meziane, sélectionneur belge, « seule la France, avec cette ambiance, a une chance de battre les Américaines ». Il fallait déjà sortir vivant de ce thriller. Place au rêve.