« Normalement, je termine » : Vincent Collet annonce sa fin avec les Bleus après l’argent aux JO

L’entraîneur de l’équipe de France, en poste depuis 2009, est en fin de contrat dans quelques semaines. Après la médaille d’argent de ce samedi soir aux Jeux de Paris 2024, il annonce en conférence de presse qu’il ne poursuivra pas.

Vincent Collet, sélectionneur de l'équipe de France depuis 2009 LP/Fred Dugit
Vincent Collet, sélectionneur de l'équipe de France depuis 2009 LP/Fred Dugit

    Une heure après la défaite des Bleus en finale olympique à Paris face aux États-Unis, Vincent Collet s’est présenté en conférence de presse, accompagné de son capitaine Nicolas Batum. Tour à tour, ils ont annoncé leur fin de carrière en équipe de France, même si le suspense était moindre pour le second. En fin de contrat, Vincent Collet, en poste depuis 2009, va donc arrêter, « normalement ».

    Quelles sont vos premières impressions après cette finale perdue ?

    VINCENT COLLET. C’est une immense performance. On peut être fier de ce que les joueurs ont fait. On voulait faire quelque chose de spécial. Il y avait plusieurs idées générales. Déjà, on ne pouvait pas rivaliser sans intensité folle. Un peu ce qu’on avait fait les deux matchs précédents. Isaïa (Cordinier) a eu plus de mal ce soir. Je pense que c’est dû à l’énergie dépensée contre le Canada et l’Allemagne. Nando (De Colo), je le connais, je sais que c’est un champion. Je l’ai pas mal économisé.

    Dans ce type de match, de grands matchs, tu as besoin d’être discipliné. Je regrette d’autant les contre-attaques, les fautes évitables. Il fallait de la rotation pour maintenir cette intensité. Guerschon (Yabusele) et Victor (Wembanyama) nous ont portés. Mathias (Lessort) et Rudy (Gobert) ont fait des entrées satisfaisantes. À l’extérieur, il fallait apporter du sang frais en permanence. Curry n’arrête pas de bouger, ne se contente pas de mettre des 3 points. On avait besoin de tout notre personnel. Bilal (Coulibaly) s’en est bien sorti ce soir.

    Quel est votre avis sur l’avenir de cette équipe de France ?

    Il faut bien comprendre que l’équipe est à la croisée des chemins. Nando De Colo va arrêter, Nicolas… (il coupe) Il faudra que cette équipe reparte avec des ressources nouvelles. Des jeunes arrivent derrière mais il faut du temps pour arriver au plus haut niveau. Il faut se rendre compte de ce qu’il faut faire… Regardez : l’Australie, le Canada, la Grèce, l’Espagne ont été éliminées en quart ou avant. Le tournoi était d’une densité rare. Dans les évidences, Victor est déjà très fort. Il le sera encore plus dans les années à venir. Il a fait son meilleur match. Il a été exceptionnel. Il a dominé la raquette, en particulier notre futur ex-pas joueur (rires, il parle de Joel Embiid), qu’il a malmené. L’équipe voudra continuer à se maintenir au meilleur niveau mondial.

    Avez-vous des regrets ?

    Pour être honnête, je voulais plus. Je pense qu’on aurait pu faire plus. On devait faire le match parfait. On ne l’a pas fait, c’est tout. Mais avec un tout petit peu en plus, on aurait pu les pousser encore un peu plus. C’est comme ça. Normalement, je termine. C’est un match dont je me souviendrai longtemps. Si j’ai des regrets, c’est pour cette raison. J’ai rêvé de faire mieux. Mais je suis très fier de ce que les joueurs ont accompli cette semaine. Tout ce qu’on a semé depuis le début de la préparation et l’état d’esprit. Même au soir de la défaite contre l’Allemagne, je n’étais pas abattu. On a réussi à le faire ensemble.

    Quel regard portez-vous sur votre carrière ?

    Ces 15 années ont été pour moi un grand privilège. J’ai eu la chance de vivre les émotions comme ce soir, de gagner avec cette équipe de France, d’être champion d’Europe en 2013, vice-champion olympique en 2021 et ce soir. La suite, je n’en ai aucune idée. Pas de NBA. J’aimerais bien mais on ne m’a pas sollicité (rires).

    Qu’avez-vous pensé de l’ambiance de Bercy, un peu timorée ce soir ?

    Je suis d’accord. Je l’ai ressenti fort. Il y avait un public très international. On a été moins soutenu que les matchs précédents. Quand on revient à 3 points, la salle doit être en fusion. Après, on rate un tir à trois et Curry nous punit à trois. Il y a presque eu une explosion à ce moment-là. Ce sont les Jeux olympiques. Ils n’appartiennent pas à la France. On avait vu les tarifs… Je m’en doutais.