JO Paris 2024 : rejetée de son pays en raison de son homosexualité, Ngamba gagne la première médaille des réfugiés

Malgré sa défaite ce jeudi contre la Panaméenne Atheyna Bylon en demi-finale de la catégorie des moins de 75 kg, la boxeuse camerounaise a décroché une médaille de bronze historique dans l’histoire olympique.

La Camerounaise Cindy Ngamba entre dans l'histoire des Jeux olympiques. Reuters/Maye-E Wong
La Camerounaise Cindy Ngamba entre dans l'histoire des Jeux olympiques. Reuters/Maye-E Wong

    Sa place en demi-finale du tournoi de boxe féminin en moins de 75 kg lui avait déjà assuré une médaille olympique, c’est désormais officiel. Jeudi soir, la boxeuse camerounaise Cindy Ngamba a décroché à Roland-Garros la première médaille, en bronze, de l’histoire de l’équipe olympique des réfugiés, battue en demi-finales par la Panaméenne Atheyna Bylon, dans la catégorie des moins de 75 kg.

    Victorieuse de la Française Davina Michel en quarts de finale, Ngamba avait assuré la première médaille de l’équipe olympique, puisqu’en boxe les quatre demi-finalistes sont assurées d’une médaille. Elle sera donc de bronze, après sa défaite aux points sur décision partagée des juges (4-1), à l’issue des trois rounds.

    Porte-drapeau lors de la cérémonie d’ouverture sur la Seine le 26 juillet avec le taekwondoïste syrien Yahya Al-Ghotany, Cindy Ngamba a perdu le premier round, puis est revenue dans la partie après le deuxième round, mais a fini par céder dans la dernière reprise, sur le court Philippe-Chatrier.

    Rejetée dans son pays natal

    Réfugiée à Londres avec son frère à l’âge de 11 ans, Cindy Ngamba a été placée dans un camp de détention pour migrants et est rejetée dans son pays natal pour avoir dévoilé son homosexualité. Un fait passible d’une peine de prison au Cameroun.



    L’équipe olympique des réfugiés a été créée par le Comité international olympique en 2015, année marquée par le déplacement de millions de personnes, notamment en raison de la guerre en Syrie. Absente des Jeux d’hiver, cette délégation avait présenté 10 athlètes dans 3 disciplines à Rio en 2016, et 29 dans 12 disciplines à Tokyo en 2021.

    À Paris, ils sont 36 sportifs — 23 hommes et 13 femmes — venus de onze pays qui composent l’équipe olympique des réfugiés aux JO, venus d’Afghanistan, Syrie, Iran, Soudan, Sud-Soudan, République démocratique du Congo, Érythrée, Éthiopie, Cameroun, Cuba et Venezuela.