Cérémonie d’ouverture des JO 2024 : symbole des Bleus qui gagnent, Zidane lance la fête du Stade de France

La cérémonie d’ouverture des JO a débuté par une vidéo enregistrée au Stade de France, avec deux invités de marque : Jamel Debbouze et surtout, Zinedine Zidane, le maître des lieux.

Zinedine Zidane a reçu la flamme des mains de Jamel Debbouze. DR
Zinedine Zidane a reçu la flamme des mains de Jamel Debbouze. DR

    Il ne pouvait pas ne pas en être. Zinedine Zidane n’a certes jamais fait les Jeux. Mais puisqu’il est LE jeu, le beau jeu, symbolise depuis le 12 juillet 1998 et pour des siècles encore le visage de la France qui gagne, fait chavirer les foules et palpiter les cœurs, il se devait d’être de la fête, comme cela avait été le cas pour Michel Platini, dernier porteur de la flamme, lors des jeux d’Albertville en 1992. À sa façon, loin de l’agitation, au travers d’une pastille vidéo, mais dans son jardin, ce Stade de France qui finira, qui sait, peut-être un jour par porter son nom, tant son âme semble avoir à jamais investi les lieux.



    Puisqu’on ne l’avait pas vu à Marseille, lorsque la flamme a débarqué du « Belem » dans l’hexagone le 8 mai, il ne faisait guère de doute qu’on le croiserait à Paris, aux abords de la cérémonie d’ouverture. Mais disons-le, on ne l’avait pas imaginé comme ça, dans cette vidéo le mettant en scène avec son pote Jamel Debbouze portant la flamme dans un Stade de France totalement désert. « Ouh ouh les Jeux Olympiques ? » interroge l’humoriste, décontenancé de se retrouver si seul, avant que n’apparaisse son sauveur, « Han Zizou Christ, ça va ? » « Je m’en occupe », lui glisse alors Zidane, costume et cravate noires sur chemise blanche, avant de prendre la torche en main et de filer, au pas de course, dans le métro où il transmettra le « précieux » totem à une bande d’enfants. Trois heures et demi plus tard, l’icône est réapparue, en chair et en os cette fois, aux pieds du Trocadéro pour récupérer la flamme et la transmettre, lors d’une rencontre de légendes, à Rafaël Nadal devant un parterre d’athlètes éberlués et une Tour Eiffel illuminée.

    Zidane de la Castellane, son accent chantant et ses yeux emplis de soleil ont beau transpirer le sud et la Méditerranée, le voir porter la flamme sur le terrain de ses faits d’armes parigots n’a en réalité que du sens tant il a adopté le « Seine Saint-Denis Style » dès ses premiers pas sur la pelouse du 9-3. A l’instar de cette vilaine pluie qui s’est invitée sans prévenir, ce vendredi soir, à la cérémonie d’ouverture des J.O., le froid glacial du 27 janvier 1998 n’a ni gâché la fête, ni gelé le talent de celui qui allait, dès le premier jour, laisser son empreinte sur les lieux. En ce soir d’inauguration, de corrida face à l’Espagne, Zizou réchauffe non seulement l’atmosphère quasi-polaire mais devient aussi, sur une pelouse en mode freezer, le premier buteur officiel du Stade de France.

    Une récompense sans commune mesure, bien sûr, avec celle qui l’attend, six mois plus tard sur ce même gazon béni. Deux coups de boule, magiques, magistraux, magnifiques pour faire plier le Brésil, entrer dans la légende et faire basculer, enfin, l’histoire et la nation du côté des vainqueurs. A jamais dans les mémoires, ce 12 juillet 1998 aurait pu devenir férié tant il aura renversé, on l’oublie peut-être, les esprits et les mauvaises habitudes d’un nation tout entière.

    Si Zidane a obtenu le ballon d’Or quelques mois plus tard, c’est sans doute aussi parce que ce 12 juillet, il a réussi bien plus qu’un doublé en finale de Coupe de monde. Il a aussi vengé son monde, tout le monde, des générations et des générations de perdants que l’on disait magnifiques, cassé ce plafond de verre sur lesquels les Tricolores brisaient trop souvent leurs rêves et incarné, enfin, la France qui gagne. Toute la France. Celle attachée à la baguette et au béret, comme celle des banlieues à qui ZZ a, en quelque sorte donné la légitimité et la fierté de revendiquer ce sang Bleu qu’on ne lui reconnaissait pas toujours.

    Ce soir-là, Johnny n’a pas chanté « on a tous en nous quelque-chose de Kabylie ». Mais ce vendredi « Zizou Christ » a de nouveau mis à l’honneur la France dans tout ce qu’elle est : sa diversité et son génie.

    L’histoire ne dit pas encore si, cette fois, Smaïl Zidane, a vu les exploits de son fils. Mais puisque dans sa biographie, le père de l’icône raconte qu’il n’était ni au stade, ni devant son écran le jour où Zizou est entré dans l’histoire, celui qui a, après son arrivée dans l’hexagone dans les années 50, travaillé dans des chantiers sur le site du futur Stade de France, n’a sans doute pas manqué ce nouveau rendez-vous unique entre son fils et l’emblématique enceinte dyonisienne.