JO de Paris-2024 : une enquête ouverte pour favoritisme contre le directeur général délégué du Cojo

Une plainte avait été déposée fin août contre Michaël Aloïsio, concernant les conditions d’attribution d’un marché public en vue des JO d’hiver 2030.

Le siège du Comité d'Organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques (Cojo), à Saint-Denis, le 28 septembre 2022. (illustration) LP / Fred Dugit
Le siège du Comité d'Organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques (Cojo), à Saint-Denis, le 28 septembre 2022. (illustration) LP / Fred Dugit

    C’est une affaire qui fait tache, à moins d’un an des Jeux olympiques de Paris-2024. Le parquet national financier (PNF) a ouvert une enquête pour vérifier les accusations de favoritisme à l’encontre du directeur général délégué du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojo), Michaël Aloïsio, a indiqué jeudi une source judiciaire, confirmant une information de l’Équipe.

    Les magistrats du PNF ont ouvert cette enquête « la semaine dernière », selon cette même source, et procèdent eux-mêmes aux investigations, sans saisir de service enquêteur. Ils se penchent sur les éléments rapportés dans la plainte, déposée fin août pour favoritisme et trafic d’influence, par Sébastien Chesbeuf, un ex-salarié du Cojo avec lequel il est en conflit, aujourd’hui consultant pour l’organisation d’événements sportifs.

    Sébastien Chesbeuf y dénonce les conditions d’attribution d’un marché public émis en 2023 par la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur (Paca) pour constituer son dossier de précandidature pour les JO d’hiver 2030 et accuse Michaël Aloïsio d’avoir favorisé une autre agence fondée par un actuel cadre de Paris-2024.

    « Accusations calomnieuses »

    Alors qu’il travaillait comme consultant auprès de la société événementielle de marketing sportif Keneo, Sébastien Chesbeuf assure que Michaël Aloïsio est intervenu auprès du cabinet du président de la région Paca, Renaud Muselier, pour la dissuader de travailler avec eux et favoriser la société RNK, une entreprise cofondée fin 2020 par Édouard Donnelly. Ce dernier a quitté la société en novembre 2022 lors de son entrée au Cojo comme directeur exécutif des opérations, suscitant des soupçons de conflits d’intérêts.



    Fin août, Michaël Aloïsio avait « réfuté fermement les accusations calomnieuses de Sébastien Chesbeuf, qui est en conflit avec Paris-2024 depuis son licenciement » en 2020. Selon lui, « les échanges avec la région Paca s’inscrivent dans le cadre de partages d’expérience » en vue de leur future candidature pour 2030.

    Deux enquêtes distinctes sur des soupçons de favoritisme, prise illégale d’intérêts et détournements de fonds publics lors de l’attribution des marchés des Jeux olympiques sont déjà en cours au PNF.