JO Paris 2024 : le sponsor Coca-Cola mis en cause pour l’usage faramineux de plastique sur les sites olympiques

Des verres en plastique consignés… remplis par des bouteilles en plastique à usage unique : sur de nombreux sites olympiques, le sponsor des JO de Paris Coca-Cola a recours à ce matériau polluant, en raison selon lui de « contraintes techniques et logistiques ». Une situation abracadabrantesque pour des Jeux « durables » dénoncée par des organisations écolos et élus.

Coca-Cola assure que, pour ces Jeux de pAris qui se veulent plus durables, environ 6,2 millions de boissons sont servies via des bouteilles « en plastique PET recyclé » en majeure partie. (Illustration) Eric PIERMONT / AFP)
Coca-Cola assure que, pour ces Jeux de pAris qui se veulent plus durables, environ 6,2 millions de boissons sont servies via des bouteilles « en plastique PET recyclé » en majeure partie. (Illustration) Eric PIERMONT / AFP)

    Dans l’antre du tennis à Roland-Garros, dans celle de la boxe à Villepinte (Seine-Saint-Denis), pour les quarts de finale du basket à Bercy mardi matin, la scène se répète : des bouteilles plastiques remplies de Fanta, Sprite ou Coca-Cola, les seules à pouvoir être vendues dans les enceintes des Jeux de Paris 2024, sont vidées dans des gobelets consignés à deux euros.

    Les bouteilles sont jetées aussitôt dans des sacs de tri au pied des kiosques de vente. Dès la fin juin, des associations de défense de l’environnement comme le réseau France Nature Environnement (FNE) ont fustigé une « pollution plastique injustifiée » de la part d’un des plus gros utilisateurs de plastique au monde, lui décernant au passage « la médaille d’or du greenwashing ».

    S’adapter aux sites et aux contraintes techniques

    Même si les bouteilles sont triées pour recyclage, elles ont un impact pour la planète, à cause de la production (souvent à partir de pétrole), du transport et de l’énergie consommée pour le recyclage, alors que l’usage de fontaines, comme en restauration rapide, aurait nécessité bien moins de matériaux.

    Ces contenants sont au cœur du modèle économique de Coca-Cola, sponsor officiel des JO : dans sa documentation financière, le groupe indique avoir produit en 2022 environ 134 milliards de bouteilles en plastique, soit 4 250 chaque seconde.



    L’adjoint au maire de Paris, Pierre Rabadan, avait encore assuré il y a quelques semaines que les Jeux olympiques de Paris 2024 seraient les plus durables de l’histoire. Le comité d’organisation porte lui aussi haut et fort l’ambition de Jeux plus verts et responsables grâce à une réduction de l’empreinte plastique. Pourquoi alors remplir les gobelets consignés « avec des bouteilles et non des fontaines ? », s’est interrogé le député (MoDem) Philippe Bolo, auteur de plusieurs rapports parlementaires sur la pollution plastique, cité par le quotidien Le Monde.

    Le géant américain a expliqué vendredi dans un communiqué qu’il fallait trouver les « meilleures conditions de sécurité et de qualité alimentaire », mais aussi « s’adapter à chaque site et à ses contraintes techniques et logistiques », citant parmi celles-ci les arrivées d’eau et d’électricité, la « surface disponible », ou l’ « espace de stockage ».

    « On a mis des fontaines dès que c’était possible, or sur les sites temporaires, il n’y a parfois pas de raccordement au réseau de distribution d’eau ou alors la manutention de bouteilles en verre est très difficile, et enfin, il peut arriver qu’il n’y ait tout simplement pas la place dans les buvettes et pas de partenariat post-Jeux des sites avec Coca, et il est donc impossible d’installer des fontaines », justifiait dans nos colonnes Paris 2024.

    6,2 millions de bouteilles en plastique

    Coca-Cola assure que près de 10 millions de boissons, soit « plus de la moitié » de l’ensemble de celles servies au grand public, le seront « sans plastique à usage unique ». Le groupe assure également qu’environ 6,2 millions de boissons sont servies via des bouteilles « en plastique PET recyclé » en majeure partie.

    Le groupe assure enfin que récupérer les bouteilles dès le service permet d’assurer « qu’elles soient triées et compactées afin d’être recyclées ». « Sept cents fontaines ont été déployées », a assuré mardi Georgina Grenon, directrice de l’ « excellence environnementale » de Paris 2024 lors d’un point presse. Elle s’est dite confiante dans le fait d’atteindre un objectif de « réduction de 50 % de plastique à usage unique », grâce aux fontaines et aux bouteilles en verre, par rapport aux jeux de Londres en 2012.