JO Paris 2024 : « Plus vite, plus haut, plus fort »… Saviez-vous que la devise des Jeux vient du Val-de-Marne ?

La devise des Jeux, qui s’est enrichie en 2021 d’un mot supplémentaire, est née à Arcueil, en 1891. Elle fut adoptée trois ans plus tard lors de la création du Comité international olympique (CIO).

La devise olympique remonte à 1891... et a été mise à jour en 2021. LP/Fred Dugit
La devise olympique remonte à 1891... et a été mise à jour en 2021. LP/Fred Dugit

    Vous connaissez le Père dominicain Henri Didon ? Sans doute pas… C’est pourtant lui qui a inventé l’un des slogans les plus célèbres de ces derniers siècles : « Plus vite, plus haut, plus fort. » Trois mots issus du latin « Citius, Altius, Fortius » qui claquent, 130 ans plus tard, avec la même force dans la capitale parisienne, qui s’apprête à vibrer à l’heure olympienne.

    Nous sommes le 7 mars 1891 et celui qui est aussi proviseur du collège Albert-le-Grand à Arcueil (Val-de-Marne), prononce ces trois mots : « Citius, Altius, Fortius » avec vigueur devant des élèves qui viennent de participer à des épreuves sportives. Pour lui, rien de mieux que la pratique sportive pour cultiver leur jeunesse. Impliqué dans la diffusion de la pratique sportive, le Père Didon fait la rencontre de Pierre de Coubertin lors de l’organisation d’épreuves scolaires. Trois ans plus tard, le baron assiste au congrès inaugural du Comité international olympique (CIO) en juin 1894 à la Sorbonne. L’idée de rénover les Jeux est adoptée et Pierre de Coubertin propose comme devise les trois mots du Père Didon.

    Une mise à jour en 2021

    Pour le CIO, cette devise est un symbole fort pour aspirer à la perfection et pas seulement au niveau sportif. Ainsi, la notion de « plus vite » sous-entend le fait de repousser ses limites personnelles et d’être à la poursuite perpétuelle du progrès. Des valeurs qu’on retrouve avec « plus haut », qui n’est pas seulement la quête de sommets dans tous les sens du terme, mais aussi la recherche de l’excellence et caractérise l’ambition. Enfin, dans « plus fort », la notion de force n’est pas la seule idée que cherche à véhiculer Pierre de Coubertin, mais aussi celle de la résilience à travers la force mentale et morale.

    Ces trois mots font aussi écho à la célèbre phrase du baron, « L’essentiel n’est pas de gagner, mais de participer ». « Plus vite, plus haut, plus fort » est surtout la volonté de donner le meilleur de soi-même et non pas à être le premier à tout prix. Cette devise est inscrite à la règle 14 de la charte olympique.

    Le père Didon, prieur du collège Albert-Legrand, à Arcueil, à la fin du XIXe siècle, est l’auteur de la devise officielle des Jeux olympiques.
    Le père Didon, prieur du collège Albert-Legrand, à Arcueil, à la fin du XIXe siècle, est l’auteur de la devise officielle des Jeux olympiques. Archives de la ville d'Arcueil

    En 2021, le CIO a souhaité enrichir cette devise en lui ajoutant un quatrième mot, « ensemble ». Comme l’explique Thomas Bach, le président du CIO : « La solidarité motive notre mission qui est de rendre le monde meilleur grâce au sport. Nous ne pouvons aller plus vite, nous ne pouvons viser plus haut, nous ne pouvons devenir plus forts qu’en faisant preuve de solidarité. »

    La devise en latin devient ainsi « Citius, Altius, Fortius – Communiter » et en anglais « Faster, Higher, Stronger – Together ». L’enrichissement de la devise olympique intervient un an après la crise sanitaire du Covid-19. C’est aussi une façon d’insister sur l’importance de la collaboration et du respect mutuel entre les nations et les individus. Pour le CIO, la fraternité et l’amitié internationales permettront de relever les défis mondiaux au niveau sportifs mais aussi sur tous les domaines de la vie.